Rwanda: Allié du Rwanda, le Royaume-Uni condamne les violences et appelle à la désescalade

(Archives) Le Conseil de sécurité proroge les sanctions contre les rebelles de la RDC et condamne le M23

Ce mardi 28 janvier, plusieurs ambassades ont été attaquées à Kinshasa, alors que la rébellion du M23, soutenue par le Rwanda, continue de gagner du terrain en RDC. Les Nations unies témoignent leur inquiétude depuis le week-end dernier. Le Royaume-Uni fait partie des pays qui condamnent les violences.

Par la voix de son ambassadeur au Conseil de sécurité, et par celle de son ministre des Affaires étrangères, le Royaume-Uni dénonce les violences. La diplomatie britannique a rendu hommage aux Casques bleus de la Monusco qui ont été tués, mais surtout a exprimé sa « profonde inquiétude » quant à l'échelle et la rapidité de l'avancée des rebelles du M23 dans l'est de la RDC.

L'ambassadeur à l'ONU, James Kariuki, a dénoncé l'obstruction par le Rwanda de l'action humanitaire des Nations unies. Et ce dimanche 26 janvier, le ministre David Lammy a téléphoné directement au président rwandais Paul Kagame pour l'appeler à la désescalade, nécessaire au retour de Kigali et de Kinshasa à la table des négociations.

Pourtant, Londres est un allié du Rwanda. Jusqu'à l'été dernier, le Royaume-Uni était même l'un des plus fervents soutiens occidentaux au Rwanda. Un appui diplomatique, financier et culturel qui reposait sur le Commonwealth déjà, que le Rwanda a rejoint en 2009. Et plus récemment, sur un partenariat entre les deux pays : un partenariat migratoire, de délocalisation du système d'asile britannique au Rwanda.

Ce partenariat ne s'est finalement jamais concrétisé en raison de recours judiciaires. Ses opposants pointaient les manquements en matière de droits humains au Rwanda, et de traitement des minorités. Donc pendant plusieurs années, pour contrer ces inquiétudes, Londres a défendu Kigali, y compris sur la scène internationale. Quitte parfois à se taire sur certains sujets, dont le soutien rwandais au M23.

Le partenariat migratoire a été enterré avec l'arrivée du nouveau gouvernement travailliste en juillet 2024. Mais cette prise de parole marque tout de même un net tournant dans la relation rwando-britannique.

Revirement

Ce revirement est compliqué à établir précisément. Cela faisait un moment que des représentants de la société civile, des associatifs, des chercheurs appelaient le gouvernement à user de son influence auprès du Rwanda pour calmer l'action du M23 dans l'est de la RDC. C'était compliqué tant que le partenariat migratoire était en place, avec des accords financiers. Maintenant, Londres ne doit plus rien au Rwanda, et ce dernier a éteint tout espoir de remboursement.

Autre élément de réponse : la stratégie africaine du gouvernement travailliste, le Royaume-Uni espère regagner en influence sur le continent. Une influence érodée par la présence chinoise. Si le Royaume-Uni parvient à ramener tout le monde autour de la table des négociations, ce serait une victoire diplomatique non négligeable, mais encore très hypothétique.

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