Cote d'Ivoire: A-t-il oublié qu'il s'appelle Ouattara

Ibrahim Kuibiert Coulibaly, président de la Commission Electorale Indépendante (CEI) - Côte d'Ivoire
20 Février 2025
analyse

Célestin Serey Doh, triste ministre délégué auprès du ministre chargé des Affaires maritimes de Côte d'Ivoire, a-t-il oublié que son patron s'appelle Ouattara et qu'il a été victime dans un passé récent d'une marginalisation qui cherchait à l'enfermer dans l'univers infamant de l'allochtonie ?

D'une telle personne, d'un âge certain, en train de boucler son deuxième mandat, on aurait attendu de le voir faire montre de hauteur et graver son nom dans le marbre. Parce que même les rois meurent, emportés par l'inéluctabilité de la finitude humaine, il importe de saisir que notre éternité se dévoile à travers notre oeuvre. Penser à la mort, cette expulsion brutale et soudaine de la scène du monde, nous oblige à anticiper et à penser à notre héritage. A l'image de ce testament à l'endroit de notre famille pour que point elle ne se déchire et aide notre âme à pouvoir s'installer dans l'extase et la félicité du repos éternel.

Non point comme Hitler, Idi Ami Dada Bokassa et tutti quanti, mais plutôt comme Sankara, Lumumba , et tant d'autres héros africains dont les noms qui tonnent dans l'imaginaire de beaucoup d'africains se posent comme un éclairci qui aide à ne pas désespérer du continent. Parce qu'ils ont eu à dérouler une ambition véritable pour leur pays, pour l'Afrique.

Du président Alassane Dramane Ouattara, il est donc attendu qu'il pense à la génération qui vient et qu'il passe le témoin. La Côte d'Ivoire est trop importante pour se faire l'otage du syndrome de l'hubris et des courtisans pétrifiés par leurs intérêts bassement égoïstes.

Poids lourd dans la sous-région, la Côte d'Ivoire impressionne par sa grande résilience. Sortie d'une période difficile qui l'a vue s'enliser avec une violence inouïe dans des troubles post-électoraux, elle force le respect par le travail de reconstitution accompli. Faut-il donc courir le risque de voir tout cela s'effondrer, se fracasser et la replonger dans des scènes d'apocalypse indignes d'elle.

Gageons que l'Ivoirité retrouve son sens originel, celui de la « Sénégalité », de la « Francité », de l' « Arabité » dont parlait Senghor dans sa leçon inaugurale prononcée en 1971 à l'Université de Cocody, en apportant son génie, comme une contribution au banquet de l'Universel qui lui était si cher.

A l'image du chocolat, de l'atiéké ivoirien, bien loin de toutes les manipulations qui se structurent finalement autour d'une désastreuse conception du pouvoir, celle de la captation prédatrice au profit de soi, des siens et de la ronde des courtisans. Au détriment de la Côte d'Ivoire, de l'Afrique et du Monde. Parce que nous sommes tous Ivoiriens, le désastre annoncé qui toque aux portes de la Terre d'Eburnie n'est pas pour rassurer.

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