Afrique: Le continent a enregistré une nouvelle baisse des décès et des cas de tuberculose (TB)

Les lettres d’annulation, qui mettent fin à des millions de rands de subventions de recherche sur le VIH et la tuberculose financées par le gouvernement américain des universités sud-africaines avec effet immédiat, ont commencé à affluer au cours du week-end. Les craintes vont bon train que l’administration Trump puisse arrêter toutes les subventions, ce qui a des conséquences dévastatrices pour le pays. (Crédit : Flickr)

Addis-Abeba — L'Afrique a enregistré la plus forte baisse mondiale des décès dus à la tuberculose (TB) depuis 2015, malgré l'absence d'objectifs clés pour réduire significativement le fardeau de la maladie et mettre fin à ses conséquences sur la santé et la vie.

Selon le Rapport mondial sur la tuberculose 2024 de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), les décès dus à la tuberculose ont diminué de 42 % entre 2015 et 2023, tandis que les cas ont diminué de 24 % sur la même période.

Ces baisses sont principalement dues aux efforts accrus déployés par les pays pour renforcer la détection des cas et la fourniture de traitements, évitant ainsi des décès. Environ 1,9 million de cas ont été détectés en 2023, contre 1,4 million en 2020. Sur la même période, la couverture thérapeutique est passée de 55 % à 74 % dans la région.

Cette année, la Journée mondiale de lutte contre la tuberculose est placée sous le thème « Oui ! Nous pouvons mettre fin à la tuberculose : s'engager, investir, agir ». Ce thème appelle à une action urgente pour concrétiser les engagements.

Il souligne la nécessité d'investissements importants et de mesures décisives pour intensifier les interventions recommandées par l'OMS en matière de détection précoce, de diagnostic, de traitement préventif et de soins antituberculeux de haute qualité.

La stratégie de l'OMS pour mettre fin à la tuberculose appelle les pays à réduire le nombre de décès et de cas de tuberculose de 75 % et 50 % respectivement d'ici 2025, par rapport aux niveaux de 2015.

Plusieurs pays africains ont réalisé des progrès notables. L'Afrique du Sud a réussi à réduire de 50 % l'incidence de la tuberculose entre 2015 et 2023, devenant ainsi le premier pays de la région à dépasser l'objectif de 2025 plus tôt que prévu.

Le Mozambique, la Tanzanie, le Togo et la Zambie ont également déjà atteint l'objectif de 75 % de réduction des décès dus à la tuberculose pour 2025. D'autres pays, dont le Kenya, le Malawi, le Rwanda, la Sierra Leone et l'Ouganda, suivent de près, avec une réduction de la mortalité de 66 % ou plus.

Au niveau sous-régional, l'Afrique de l'Est et l'Afrique australe ont été le principal moteur de la réduction de la tuberculose, ramenant l'incidence de la maladie de 466 à 266 pour 100 000 habitants entre 2000 et 2023. Les progrès ont été plus lents en Afrique centrale et de l'Ouest, où l'incidence et la mortalité de la tuberculose demeurent préoccupantes.

Malgré ces progrès, plusieurs défis restent à relever. L'accès limité aux diagnostics rapides, qui ne touchent actuellement que 54 % des patients tuberculeux, est l'un des problèmes les plus urgents. Bien que cela représente une amélioration significative par rapport aux 24 % seulement de 2015 - soit un quasi-doublement de la couverture en 10 ans -, cet accès est insuffisant pour freiner la propagation des souches de tuberculose multirésistantes.

Le fardeau de la tuberculose multirésistante persiste : plus de la moitié des cas n'étaient ni diagnostiqués ni traités en 2023.

La tuberculose représente également un lourd fardeau économique. Pour près de 68 % des ménages africains touchés par la maladie, le coût du traitement est catastrophique. De nombreuses familles sont confrontées à des frais médicaux élevés, à une perte de revenus et à une protection sociale inadéquate, ce qui entrave l'observance du traitement et un rétablissement complet.

Le manque de financement continue d'entraver les efforts de lutte contre la tuberculose aux niveaux national et régional. La région africaine a besoin de 4,5 milliards de dollars par an pour des services complets de lutte contre la tuberculose, mais seulement 0,9 milliard de dollars sont actuellement disponibles, ce qui laisse un déficit de 3,6 milliards de dollars. Sans investissements urgents, les interventions vitales resteront inaccessibles à de nombreuses personnes.

L'OMS continue d'aider les pays à renforcer la lutte contre la tuberculose et à contribuer aux efforts mondiaux de lutte contre la maladie. Cela implique de collaborer avec les pays pour adopter un diagnostic rapide et des guides de traitement actualisés, conformément à la Déclaration politique de la Réunion de haut niveau des Nations Unies sur la tuberculose 2023.

Pour atteindre les objectifs mondiaux, des mesures urgentes sont nécessaires pour combler le déficit de diagnostic, accroître le financement et élargir l'accès au traitement et à la prévention.

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