Plusieurs partis et acteurs politiques de l'opposition interrogés ce lundi 24 mars par Radio Okapi disent boycotter les consultations politiques initiées par le Chef de l'Etat, Felix Tshisekedi, en vue de la formation d'un gouvernement d'union nationale.
Ces opposants estiment que cette démarche de Felix Tshisekedi ne résoudra pas la crise sécuritaire actuelle, mais va plutôt consolider « un pouvoir en crise de légitimité ».
Des membres de l'opposition affirment qu'ils ne vont pas cautionner ce qu'ils qualifient de « mascarade politique et fuite en avant du pouvoir ». Ils soutiennent plutôt l'initiative d'un dialogue inclusif tel que préconisé notamment par les évêques de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) et les pasteurs de l'Eglise du Christ au Congo (ECC) pour offrir une issue durable au conflit dans l'Est de la RDC.
Le parti politique « Ensemble pour la République » de Moise Katumbi est de ceux qui ne veulent participer à aucune autre démarche de dialogue parallèle à celle des évêques.
« Ces autorités ecclésiastiques ont su prendre langue avec toutes les parties prenantes, l'opposition armée comme l'opposition non armée, l'opposition institutionnelle comme l'opposition extra institutionnelle, et leur démarche a aussi obtenu le soutien des Chefs d'Etat de la sous-région ainsi que de certains partenaires occidentaux. Nous soutenons toute démarche que ces autorités vont initier et nous estimons qu'il est plus que temps d'avoir la responsabilité de comprendre que la situation de notre pays n'exige plus des solutions cosmétiques à la chaise musicale avec des postes à donner, mais nous devons faire face à des situations politiques qui exigent avant toute chose de faire l'unité autour de nous avant de chercher un gouvernement d'union nationale », a expliqué le porte-parole de Ensemble pour la République, Hervé Diakese.
Cette réaction est similaire à celles de l'ECIDE de Martin Fayulu, LGD de Matata Ponyo Mapon et Envol de Delly Sessanga. Tous demandent à Felix Tshisekedi de « cesser les calculs politiciens et de mettre l'intérêt du peuple au-dessus de ses ambitions ».
De son côté, le FCC, famille politique de l'ancien chef d'Etat Joseph Kabila, s'interroge sur la nécessité de cette nouvelle initiative, alors qu'il y en a déjà plusieurs autres en cours.
Le FCC refuse donc de prendre part à « une messe qui, à l'évidence, cherche plus à légitimer et défendre un pouvoir, plutôt que de servir la cause d'une paix durable et l'intérêt supérieur des Congolais dans leur diversité », peut-on lire dans sa déclaration publiée ce lundi.