Congo-Kinshasa: Est de la RDC - La SADC et l'EAC annoncent de nouveaux facilitateurs pour relancer le processus de paix

Vidéoconférence, du 2ème Sommet conjoint EAC-SADC

La médiation dans la crise est-congolaise entre dans une nouvelle phase. Réunis depuis le 24 mars en sommet virtuel, les chefs d'État de la SADC et de la Communauté d'Afrique de l'Est (EAC) ont décidé d'élargir le cadre de la médiation en République démocratique du Congo. Trois nouvelles personnalités rejoignent ainsi la médiation des anciens présidents Olusegun Obasanjo (Nigeria) et Uhuru Kenyatta (Kenya) pour former un panel de cinq facilitateurs. Objectif affiché : relancer un processus de paix encore fragile dans l'est du pays.

Cette décision s'explique avant tout par une question de confiance. Initialement, la liste des médiateurs comprenait l'ancien Premier ministre éthiopien Hailemariam Desalegn, mais la délégation congolaise a exprimé des réserves, le jugeant trop proche du Rwanda. Pour dissiper ces tensions, il a été remplacé par Sahle-Work Zewde, ancienne présidente de l'Éthiopie.

Par ailleurs, un rééquilibrage régional était nécessaire. Jusqu'à présent, l'Afrique australe était peu représentée, ce qui est désormais corrigé avec la nomination de Kgalema Motlanthe, ancien président de l'Afrique du Sud. De son côté, l'Afrique centrale fait son entrée dans la médiation avec Catherine Samba-Panza, ancienne présidente de la République centrafricaine.

Avec ces ajustements, plusieurs critiques adressées à la précédente composition du panel trouvent une réponse. D'une part, la présence de deux femmes parmi les cinq facilitateurs permet une représentation plus équilibrée, alors que la première configuration était exclusivement masculine. D'autre part, la diversité linguistique est renforcée avec l'arrivée de Catherine Samba-Panza et Sahle-Work Zewde, qui apportent une voix francophone à une équipe jusque-là dominée par l'anglais.

Mise en place d'une feuille de route

Le panel doit immédiatement entrer en action et mettre en oeuvre une feuille de route détaillée, validée par les chefs d'État de la région. Dans les 30 prochains jours, plusieurs actions sont attendues. Les facilitateurs devront d'abord obtenir un engagement politique clair des différentes parties pour relancer un dialogue direct. En parallèle, ils travailleront à un engagement militaire destiné à éviter toute nouvelle escalade des violences. Enfin, ils mettront en place un mécanisme de vérification indépendant, chargé de surveiller le respect du cessez-le-feu.

Cette feuille de route, ainsi que les résolutions du sommet, seront ensuite transmises au Conseil de sécurité de l'ONU. Par ailleurs, les présidents en exercice de la SADC Emmerson Mnangagwa et de l'EAC William Ruto convoqueront une réunion d'information avec les cinq facilitateurs dans les sept prochains jours. Cela afin de lancer officiellement cette nouvelle séquence diplomatique.

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