Ce lundi 14 avril à 10h, l'Assemblée nationale du Sénégal a tenu une nouvelle séance de questions d'actualité au Gouvernement. Une occasion pour les députés de la 15e législature d'exercer leur droit de regard sur l'action de l'exécutif. Pour la deuxième fois depuis sa nomination, le Premier ministre Ousmane Sonko, accompagné de plusieurs membres de son gouvernement, a répondu aux interrogations des parlementaires. Cette plénière a mis en lumière l'importance du rôle de contrôle de l'Assemblée nationale sur l'action gouvernementale.
C'est au total, quatorze questions qui ont été adressées à l'exécutif, dont dix provenant du groupe parlementaire de la majorité, (Pastef-Les Patriotes), et quatre posées par des députés non-inscrits. Les interventions, ont abordé une diversité de thématiques juridiques, économiques et sociales reflétant les préoccupations actuelles du pays. De la condition de l'homme de presse à l'agriculture, en passant par la gestion foncière, autant d'échanges ont été nourris.
Dans son intervention, le Premier ministre a tenu à rappeler la source constitutionnelle de son autorité, précisant que ses pouvoirs émanent de la loi fondamentale, et non de la seule volonté du président de la République. « Les institutions ne peuvent pas se permettre de stagner, elles doivent évoluer au rythme des mutations temporelles », a-t-il déclaré, mettant en lumière le rôle clé de la justice dans le renforcement de l'État de droit.
Interrogé sur la question de la migration irrégulière, Ousmane Sonko a annoncé un durcissement des lois et des sanctions à l'encontre des filières clandestines. Appelant à une réflexion collective il indique qu'il « ne s'agit pas seulement de répression. Les solutions passent aussi par les Sénégalais eux-mêmes. Il faut en discuter ».
Pour aborder le statut du journaliste, et les licenciements, le député Papa Djibril Fall dans son élan est venu interpeller le gouvernement sur les licenciements jugés abusifs et sur l'état de la liberté de la presse. « Aujourd'hui, il faut aller vers un véritable pouvoir judiciaire, et non pas un pouvoir de juges », a-t-il lancé, dénonçant ce qu'il considère certaines reforme actuels comme une forme de persécution envers les médias, « la presse se sent persécutée aujourd'hui ! »
Il faut surtout dire que cela à amener le Premier ministre à réagir en appelant à une justice plus rapide et plus accessible.
Sur la liberté d'expression, il a évoqué l'article 10 de la Constitution, qui précise : « Chacun a le droit d'exprimer et de diffuser librement ses opinions par la parole, la plume, l'image, la marche pacifique, pourvu que l'exercice de ces droits ne porte atteinte ni à l'honneur et à la considération d'autrui, ni à l'ordre public ». Mettant en garde contre la diffusion de fausses nouvelles, il s'est exclamé en déclarant : « La politique pénale, c'est zéro tolérance. La diffusion de fausses nouvelles sera réprimée. Nous garantissons la liberté de la presse, mais le journalisme, c'est aussi le contrôle et la vérification de l'information. le temps de la justice est le temps des hommes. Elle doit être rendue avec célérité pour que chaque citoyen connaisse rapidement son sort », a-t-il déclaré.
La séance a aussi été l'occasion d'annoncer l'organisation prochaine de rencontres sectorielles avec les différentes parties prenantes, afin de poursuivre le dialogue et d'apporter des réponses concrètes aux défis soulevés.
La question de l'agriculture, l'audit et autosuffisance en plein cœur des échanges
Le député Ousmane Cissé a quant à lui attiré l'attention sur la souveraineté alimentaire, interrogeant les causes des difficultés d'approvisionnement sur certains produits comme le chou ou la tomate Ganila.
En réponse, le ministre de l'Agriculture, Mabouba Diagne, a insisté sur la nécessité de créer des coopératives agricoles et de réduire les importations.
« On importe pour 100 millions d'euros de lait. Ce sont des dépenses que l'on peut éviter. La production d'oignons et de pommes de terre prouve que nous pouvons atteindre une véritable souveraineté alimentaire » il ajoute « Celui qui contrôle votre semence contrôle votre productivité, et donc votre sécurité ».
De son côté, le ministre de l'Inspection, Moussa Balla Fofana, s'est prononcé défenseur de l'importance de l'audit dans la gestion des ressources publiques, pour lui, il « s'agit de s'assurer que nos ressources sont réparties de manière appropriée. Les règles doivent toujours être respectées. »
Il convient de souligner que les parlementaires ont tous salué les efforts significatifs déployés dans divers domaines depuis avril 2024, visant à renforcer la sécurité alimentaire du pays. Il est essentiel de noter que, malgré les décisions prises et les faits partagés, la suite de ces échanges se concentre davantage sur la mise en œuvre pratique que sur un dialogue continu.