Bénin: Deux ans de prison requis contre le cyberactiviste Steve Amoussou

L'entrée de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme, à Cotonou. (Illustration).

Au Bénin, le cyberactiviste Steve Amoussou sera fixé le 26 mai prochain sur son sort devant la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet). Le procureur a requis, ce lundi 14 avril, contre lui « deux ans d'emprisonnement et 1 million d'amende » pour « cyberharcèlement, et incitation à la rébellion ». Le parquet lui attribue les chroniques audios au vitriol sous le pseudonyme « Frère Hounvi », abondamment relayées sur les réseaux sociaux. Il a été enlevé à Lomé, au Togo où il vivait et remis à la police béninoise le 12 août 2024. Le ministère public et les avocats devaient répondre à une question : Steve Amoussou est-il, oui ou non, le « frère Hounvi » ?

Pour le procureur, « il n'y a aucun doute » que Steve Amoussou est le « frère Hounvi ». Il affirme que l'intéressé en personne l'a reconnu à l'enquête préliminaire, sa soeur également. Puis, il partage deux constats. Tout d'abord, « depuis que Steve Amoussou est en détention, les chroniques se sont arrêtées ». Ensuite, les premières déclarations d'un de ses avocats, à la presse, pendant sa garde à vue, le désignaient comme « Frère Hounvi ».

Le procureur lit alors quelques extraits des chroniques, s'indigne et les qualifie « de menaces, d'insultes amplifiées par l'anonymat » : « La liberté de parole a des limites et le monde est ordre. Il faut parler juste », recommande le magistrat qui conclut que Steve Amoussou est coupable des trois infractions.

Les avocats de l'accusé répliquent avec véhémence. Ils accusent le procureur de vouloir condamner sans preuves : « En matière pénale, il n'y a pas d'affirmations, il y a des preuves, il y a des indices. Il appartient à celui qui allègue des faits d'en apporter la preuve. Dans le cas d'espèce, on n'a pas eu de preuves, on n'a pas eu d'indices, on a eu que des affirmations gratuites du procureur qui doivent être balayées du revers de la main », a déclaré Me Herman Yenonfan.

De son côté, Me Ba Parapé ironise : « Nous avons une belle construction intellectuelle et lyrique du procureur, mais il n'a rien prouvé. »

La ligne de défense sera la même pour tous les avocats : tous les conseils plaident la relaxe.

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