Cameroun: Vers une candidature unique de l'opposition - Quand Joshua Osih jette un pavé dans la mare

Paul Biya, Président du Cameroun (g) et Joshua Osih, Président du Social Democrtic Front (SDF)

Depuis la validation des dossiers de candidatures par le Conseil constitutionnel, l'idée d'une candidature unique ou consensuelle de l'opposition à la présidentielle du 12 octobre prochain, faisait son chemin au Cameroun.

Même l'opposant principal, en l'occurrence Maurice Kamto dont le dossier, pour des raisons que l'on sait, a été rejeté, semblait y travailler. A preuve, il a multiplié, ces derniers jours, les rencontres avec certains leaders de l'opposition. Tant et si bien que les uns et les autres attendaient l'annonce prochaine d'un candidat unique issu des rangs de l'opposition.

Ce n'était qu'un voeu pieux. Car, l'un des candidats et pas des moindres, en la personne de Joshua Osih, par ailleurs président du Social Democrtic Front (SDF) vient de jeter un pavé dans la mare en se démarquant de ses camarades de l'opposition. Pour lui, l'idée d'une candidature unique de l'opposition n'est ni plus ni moins qu'une simple diversion. « Pour moi, c'est une énorme distraction », a-t-il martelé au cours d'une conférence de presse, ajoutant qu'il est en mesure de remporter la présidentielle qui se profile à l'horizon. Si ce n'est pas un coup de bluff, cela y ressemble fort.

En Afrique, la politique, ce sont les intérêts

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Car, on voit mal comment un candidat qui, en 2018, occupait la 4e place, peut prétendre remporter seul la présidentielle à venir. Surtout que dans le cas d'espèce, le président sortant, Paul Biya, est candidat à sa propre succession ; lui qui s'est déjà donné toutes les chances pour s'offrir un 8e mandat. A moins que Joshua Osih, en prenant ses distances vis-à-vis de ses camarades de l'opposition, ne cherche à jouer le jeu du pouvoir qui pourrait en profiter pour lui faire la cour.

Ce n'est pas impossible. Car, en Afrique et en politique surtout, les uns et les autres sont prêts à tout pour défendre leurs intérêts. Seule la fin justifie les moyens. L'éthique et les convictions peuvent attendre. Tant et si bien que l'on voit parfois des ennemis jurés devenir des alliés de circonstances.

Ce qui fait dire à certains qu'en Afrique, la politique, ce sont les intérêts. Cela dit, et pour revenir au Cameroun, on attend de voir si les autres candidats de l'opposition résisteront à la tentation ou parviendront à taire leurs ambitions individuelles en présentant un candidat unique. S'ils parviennent à relever ce défi, ils auront marqué le coup, surtout que très souvent, on reproche aux hommes politiques leur incapacité à parler d'une même voix ; chacun voulant être tête de rat que queue d'éléphant.

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