Madagascar: Antananarivo - Un couvre-feu instauré après les manifestations

Des manifestants ont pu accéder à la place d’Ambohijatovo avant d’être dispersés.

19h à 5h du matin

Les manifestations contre les délestages et les coupures d'eau, qui ont secoué hier la capitale et plusieurs villes de province, ont poussé les autorités à prendre des mesures strictes pour rétablir l'ordre public. Le préfet de police d'Antananarivo, le Général Angelo Ravelonarivo, a annoncé l'instauration d'un couvre-feu allant de 19h à 5h du matin.

Cette décision intervient après les multiples affrontements qui ont opposé manifestants et forces de l'ordre. Presque tous les quartiers de la capitale ont été touchés par la grève, notamment à Analakely, Ambohijatovo, Ankadifotsy, Ambatonakanga, Antsahabe, Ambanidia et Ankatso. Selon le préfet, « cette mesure vise à prévenir tout débordement nocturne et à garantir la sécurité des citoyens ».

Arrestations

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Les forces de l'ordre, déjà massivement déployées hier matin, ont été chargées de faire respecter cette disposition. Des barrages ont été installés aux principales entrées de la ville et des patrouilles renforcées sillonnent désormais les artères de la capitale. Plusieurs blessés, parmi les manifestants comme parmi les policiers, ont été évacués par la Croix-Rouge et des ambulances. Des arrestations ont également eu lieu au cours des échauffourées.

Drapeau pirate

Par ailleurs, un fait insolite a marqué la journée d'hier : l'apparition d'un drapeau pirate de « One Piece » brandi par des jeunes protestataires. Déjà utilisé récemment en Indonésie comme signe de résistance, il est devenu hier, dans les rues de Tana, l'emblème d'une jeunesse en quête de repères et de changement face à un régime qu'elle estime insensible à ses revendications. La décision du préfet, jugée exceptionnelle, pourrait calmer les tensions à court terme, mais elle reflète aussi la gravité de la crise sociale actuelle. Entre coupures d'électricité, pénurie d'eau et mécontentement croissant de la population, la capitale s'apprête à vivre des nuits sous surveillance.

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