La Banque africaine de développement célébrera la Journée internationale de la femme le jeudi 8 mars.
La Journée internationale de la femme remonte à plus de 100 ans. Elle a été lancée en 1911 lors des luttes des femmes pour les droits fondamentaux tels que le droit de vote, le droit à l'emploi et le droit d'occuper une fonction publique.
Actuellement, la journée est organisée pour célébrer les progrès accomplis par les femmes et comme pour rappeler qu'il faut encore plus de changements pour atteindre l'autonomisation des femmes et l'égalité.
En Afrique, les filles restent à la traîne derrière les garçons pour la scolarisation. Le taux de scolarisation se situe à seulement 90 filles pour 100 garçons, mais le but est d'atteindre la parité d'ici 2015. C'est l'un des objectifs du Millénaire pour le développement.
Il est donc normal que le thème de la Journée internationale de la femme pour cette année soit : «Connectons les filles - inspirons leur futur ». Le thème nous rappelle la nécessité de donner à nos filles et nos fils les mêmes chances de réaliser leur potentiel.
En Afrique, les femmes sont perdantes à tous les niveaux de l'éducation. Les écarts entre les genres dans l'enseignement secondaire et supérieur sont encore énormes. En 2008, l'indice de parité de genre dans l'enseignement secondaire en Afrique sub-saharienne se situait à 79, le plus bas dans le monde. Par comparaison, la région nord-africaine, avec un indice de parité de 98, est proche de la parité.
Le nombre des jeunes africaines est plus particulièrement plus faible que celui des garçons dans les matières scientifiques et technologiques, qui offrent des meilleures possibilités d'emploi.
En conséquence, de nombreuses jeunes femmes sont exclues des emplois formels. Elles sont en revanche condamnées à travailler dans le secteur informel, avec de bas salaires, ou sont totalement exclues des emplois rémunérés, s'occupant des tâches ménagères non rémunérées.
Les filles et les femmes sont également les grandes victimes dans les situations de conflit en Afrique. Les filles sont sujettes aux violences sexuelles commises par des soldats, la police et d'autres groupes armés, par des voisins, des membres de la famille et par des enseignants : par des gens qui, somme toute, devraient les protéger au lieu de leur nuire. Et pourtant, le plus souvent, les auteurs de ces crimes odieux restent en liberté.
Pour de nombreuses jeunes africaines, l'avenir est loin d'être prometteur. Une coalition mondiale appelée "Girl Effect", comprenant des sociétés privées, des organismes de bienfaisance et des instituts de recherche, a démontré avec force que le système économique et social a des effets biaisés sur les jeunes femmes.
Elles n'ont pas d'opportunités, car contraintes à un mariage précoce, à l'abandon scolaire et aux grossesses précoces non désirées. C'est pourquoi elles tombent dans le piège de la pauvreté, ignorent leurs droits et leurs chances, et sont particulièrement vulnérables aux agressions et à l'exploitation sexuelles ainsi qu'à l'infection au VIH-SIDA.
Par contre, les filles socialement et économiquement autonomisées contribuent au PIB et à la croissance économique. Et parce que ce sont des filles, elles deviendront des femmes ayant de meilleures chances sur le marché du travail et capables d'échapper à la pauvreté. Devenues mères, il y aura plus de probabilité de les voir ouvrir les portes et les opportunités à leurs filles. Ils seront plus susceptibles d'encourager leurs filles à se marier plus tard et à éviter les grossesses non désirées, à terminer leurs études et à vivre une vie autonomisée.
La Banque africaine de développement a de nombreux leviers pour venir en aide aux filles, directement et indirectement. De nombreux projets d'éducation de la Banque, à tous les niveaux et dans la formation technique, offrent maintenant des espaces d'internat pour les filles et les jeunes femmes.
Des projets de formation technique et professionnelle visent à pousser les filles à opter pour la science, la technologie et les autres filières non conventionnelles, grâce à une meilleure information, de meilleurs cours de mise à niveau, des programmes révisés moins orientés vers les garçons, et la des bourses d'études pour les filières scientifiques.
Indirectement, la Banque contribue à une meilleure éducation grâce à la construction de routes, en élargissant les horizons des filles également à travers l'électrification et une meilleure connectivité à l'internet.
En amenant l'eau potable dans les villages, les projets d'alimentation en eau et assainissement de la Banque laissent aux filles plus de temps pour étudier et se connecter à l'internet, car c'est généralement aux femmes et aux filles que revient la corvée d'eau.
Les projets de santé prodiguent des conseils et des services sur la contraception pour aider les jeunes femmes à éviter les grossesses non désirées. Il est de la responsabilité de tous, gouvernements, parents et agences de développement, de travailler ensemble pour que les garçons et les filles aient des perspectives d'un avenir meilleur.
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David Short