La question des violences faites aux femmes est une question de droits de l'homme, mais aussi une affaire de justice. Il s'agit d'en faire un combat de tous les instants, partout ; et chacun d'entre nous peut être un acteur du changement.
Telle était la teneur du message qu'a délivré le président de la BAD, Donald Kaberuka, à l'adresse du personnel de la Banque qui a fait sien le slogan « colorer le monde en orange », en ce 25 novembre, Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes.
« Des textes existent déjà, mais nous devons aller au-delà », a assené le président de la BAD. Il faut poursuivre le combat jusqu'à son terme, comme cela été le cas de la lutte pour les droits civiques aux Etats-Unis, couronnée par l'avènement d'un afro-américain à la présidence. Et d'ajouter : « Les autorités doivent prendre leur part et renforcer l'arsenal juridique existant. »
Donald Kaberuka a également évoqué l'impact négatif de ces violences, multiforme. Sur le seul plan sociétal, leurs implications sont nombreuses avec, entre autres, le phénomène du trafic d'enfants, celui des enfants des rues, la problématique des filles non scolarisées et l'incidence de la pauvreté, que ces violences ne font qu'enraciner davantage.
Pour Geraldine Fraser-Moleketi, vice-présidente de la BAD et envoyée spéciale pour les questions de genre, « cette journée n'est pas une célébration mais l'occasion de rappeler la triste réalité des violences commises envers les femmes et les filles ».
La problématique de la violence soulève également l'enjeu de l'éducation des garçons et des filles, seule à même de changer les mentalités. De même qu'elle butte sur la question de la solidarité que devraient manifester tous les hommes. Aussi, « le chemin à parcourir est encore long », a mis en garde Geraldine Fraser-Moleketi.
La BAD se joint à la campagne Tous UNiS des Nations unies pour « colorer le monde en orange », ce 25 novembre 2014, à l'occasion de la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes, et durant les 16 journées de mobilisation contre les violences basées sur le genre, qui prendront fin le 10 décembre 2014, lors de la Journée des droits de l'homme.
La cérémonie a donné à voir le talent de la compagnie Naforo-Ba, composée de femmes percussionnistes ivoiriennes, « Les Femmes Battantes », pour qui « à femmes battantes, femmes vaillantes, rien d'impossible ». Leur prestation, de belle qualité, a suscité un tonnerre d'applaudissements. Cette cérémonie de lancement de la campagne a également été l'occasion de braquer les projecteurs sur un projet emblématique de la BAD, d'ailleurs couronné d'un prix du Trésor américain en 2013 : le « Projet d'appui à la sortie de crise », que la Banque a mené quatre ans durant en Côte d'Ivoire et dont l'un des volets était consacré aux violences basées sur le genre.