L'Afrique doit renforcer la responsabilité et la gouvernance pour prospérer, déclare Duma Boko, président du Botswana

23 Novembre 2024
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African Development Bank (Abidjan)
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Le succès économique et la durabilité de l'Afrique sont intrinsèquement liés à une gouvernance responsable, a souligné le nouveau président du Botswana, Duma Boko, lors de l'ouverture de la Conférence économique africaine 2024 à Gaborone.

« La paix et la stabilité en Afrique doivent être ancrées dans une gouvernance responsable et réactive », a déclaré le président, avant d'ajouter : « C'est un droit humain fondamental pour chaque citoyen africain. Cela constitue le fondement de toute mesure visant à assurer notre développement économique et sa durabilité. » M. Boko a également appelé les pays africains à renforcer la démocratie et à faire respecter l'État de droit.

La conférence de trois jours, dont le thème est « Assurer l'avenir économique de l'Afrique dans un contexte d'incertitude croissante », a réuni des dirigeants, des responsables politiques et des experts afin qu'ils se penchent sur les défis et opportunités économiques du continent. Organisé par le gouvernement du Botswana, la Banque africaine de développement, la Commission économique des Nations unies pour l'Afrique (CEA) et le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), cet événement vise à trouver des solutions concrètes en faveur de la croissance économique de l'Afrique.

Le président du Botswana a insisté sur le fait que la transparence, la responsabilité et le respect de l'État de droit étaient essentiels pour attirer les investissements étrangers et favoriser une croissance durable.

« L'Afrique est à la croisée des chemins. Nous devons faire face aux obstacles auxquels sont confrontés nos citoyens et tirer parti de nos forces collectives pour assurer un avenir prospère dans un environnement économique mondial volatile caractérisé par une inflation croissante, des perturbations de la chaîne d'approvisionnement et un resserrement des politiques monétaires. », a-t-il appelé.

Des solutions financières innovantes pour la croissance

« Les incertitudes mondiales nous mettent au défi de nous élever au-dessus des circonstances actuelles et d'investir dans l'Afrique que nous voulons -- qui est l'Afrique dont le monde a besoin : un continent caractérisé par une prospérité partagée, une intégration régionale productive, une jeunesse dynamique et entreprenante, et libérée de la peur, de la maladie et du dénuement » a affirmé Ahunna Eziakonwa, sous-secrétaire générale des Nations unies et directrice pour l'Afrique du PNUD.

Mme Eziakonwa a également appelé à des solutions financières innovantes et durables pour réduire les coûts d'emprunt et remédier aux biais des notations de crédit, qui coûtent 76 milliards de dollars par an au continent : « Nous devons endiguer les flux illicites qui représentent une perte de 90 milliards de dollars. Des dizaines de milliards provenant de fonds de pension, de fonds souverains et de fonds d'assurance doivent travailler pour le continent plutôt qu'ailleurs. Cette conférence doit aller au-delà du diagnostic des défis et déboucher sur des solutions concrètes. Nous devons prendre des mesures pour garantir que les ressources abondantes de l'Afrique financent sa croissance. »

La Conférence économique africaine 2024 a également mis en lumière les atouts uniques de l'Afrique, notamment ses ressources naturelles abondantes et la jeunesse de sa population, qui pourraient être le moteur d'une croissance transformatrice si les gouvernements donnaient la priorité à l'éducation, au développement des compétences et à la création de valeur ajoutée pour les matières premières.

Relever les défis économiques et sociaux de l'Afrique

Pour Claver Gatete, secrétaire général adjoint des Nations unies et secrétaire exécutif de la CEA, l'Afrique est confrontée à plusieurs problèmes urgents, notamment le changement climatique, la dette insoutenable et les inégalités systémiques mondiales. Le système financier mondial ne sert pas l'Afrique de manière adéquate et doit être réformé de toute urgence, a-t-il insisté.

M. Gatete a indiqué que les pertes annuelles du continent dues aux seules catastrophes climatiques atteignaient 440 milliards de dollars, tandis que le déficit de financement pour atteindre les Objectifs de développement durable en Afrique a bondi à 1 300 milliards de dollars par an. Dans le même temps, la dette extérieure de l'Afrique a dépassé 1 000 milliards de dollars en 2023, avec des paiements d'intérêts insoutenables qui limitent le financement du développement.

« Le coût humain est tout aussi ahurissant. Près de 476 millions d'Africains vivent aujourd'hui dans la pauvreté, dont 149 millions récemment tombés dans cette catégorie en raison de chocs climatiques et économiques en cascade » a précisé M. Gatete.

Les réformes et l'intégration régionales sont essentielles

Le président du Botswana a encouragé les pays africains à tirer parti de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) pour transformer le paysage économique du continent grâce à l'augmentation des investissements, la création d'emplois et l'industrialisation.

« Nous ne devons pas permettre aux incertitudes d'aujourd'hui de nous détourner des opportunités de demain, » a déclaré le président Boko aux participants.

Kevin Urama, économiste en chef et vice-président de la Banque africaine de développement, a appelé les pays africains à adopter des solutions innovantes et locales adaptées à leurs défis spécifiques. Il a plaidé pour le renforcement des politiques budgétaires et une mobilisation des ressources plus résiliente pour relever les défis de la dette.

« L'Afrique peut construire et renforcer ses réserves budgétaires et relever les défis actuels posés par les marchés mondiaux de la dette, qui ont renforcé les problèmes de viabilité de la dette dans les pays africains. L'expérience a montré que les pays peuvent rendre leurs systèmes financiers nationaux et régionaux plus résilients en augmentant la mobilisation des ressources nationales et en renforçant les cadres de politique macroéconomique », a souligné M. Urama.

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