Créer les conditions d'un accompagnement efficace des pays d'Afrique à faible revenu, en l'occurrence ceux en situation de fragilité, dans la réalisation des Objectifs de développement durable (ODD). C'est le credo du Fonds africain de développement (FAD) qui, pour ce faire, cible quatre domaines transversaux. D'une importance cruciale pour la croissance inclusive et verte, ceux-ci portent sur la fragilité, la gouvernance, le genre et le changement climatique.
La quête d'un mieux-être pour ces État fragiles s'appuie avant tout sur les objectifs de la Stratégie décennale de la Banque africaine de développement (BAD) ainsi que sur les Cinq grandes priorités (le "Top 5") qu'elle a entérinées en 2015 : Eclairer l'Afrique et l'alimenter en énergie ; Nourrir l'Afrique ; Industrialiser l'Afrique ; Intégrer l'Afrique ; et Améliorer la qualité de vie des Africains.
Le Fonds dispose désormais d'un soubassement de taille, à travers le nouveau Modèle de développement et de prestation de services que la Banque a adopté. Ce nouveau cadre de gestion institutionnelle va renforcer l'efficacité des processus opérationnels du FAD ainsi que sa performance au cours du prochain cycle. Au niveau institutionnel, outre le modèle d'exécution des affaires, des progrès ont été réalisés sur des documents et des réformes clés comme le New Deal pour l'énergie en Afrique, et l'Initiative pour l'emploi des jeunes.
La nouvelle structure organisationnelle permettra en effet, au Groupe de la Banque, et en particulier au FAD, de mieux concentrer ses efforts et la responsabilisation, en plus d'obtenir des résultats d'une manière efficace et rentable. Les précieuses ressources du FAD-14 ainsi optimisées créeront des emplois, réduiront les inégalités de manière pérenne, contribuant ainsi aux efforts tendant à réaliser les ambitieux objectifs fixés à l'échelle mondiale.
L'enjeu fondamental du FAD est donc d'atteindre les ODD et, partant, de répondre à des défis spécifiques, ce qui ne serait possible sans financements concessionnels. De tels financements sont cruciaux, notamment pour rehausser le niveau de certains services de base comme l'accès à l'électricité - très faible dans les pays FAD, avec un taux de seulement 25 %. Les pénuries d'électricité coûtent à ces pays de 2 % à 4w % de perte de croissance économique chaque année.
De nouveaux instruments financiers innovants (prêt concessionnel des donateurs, prêt-relais et mécanisme de rachat) accompagneront les domaines de priorités définis par la BAD. Les opérations de la Banque dans le secteur privé devraient, quant à elles, connaitre une augmentation au niveau de la Facilité de rehaussement du crédit au secteur privé (FSP). En termes de participation au risque, quelque 19 transactions de la BAD dans le secteur privé ont déjà été approuvées. Environ 50 % de l'exposition engagée est dans les Etats fragiles et près de 75 % du portefeuille énergie dans les énergies renouvelables.
Pour parfaire le dispositif, un cadre de mesure des résultats devrait être établi à court terme, avec pour objectif d'accroître l'orientation stratégique de la Banque sur le "Top 5" ; aligner ce cadre sur les nouvelles priorités de la Banque ; mieux mesurer l'impact de la Banque sur le développement et tirer parti de l'impact du secteur privé sur le développement.