Le Conseil administration de la Banque africaine de développement (BAD) vient d'approuver deux prêts d'un montant total de 286,245 millions d'euros en appui au financement de la deuxième phase du Programme d'appui au secteur des transports du Cameroun.
Le Programme s'articulera autour de quatre composantes : (i) Travaux routiers (réhabilitation de 241 km de routes existantes et la construction de nouvelles routes, longues de 146 km et 50 km de voiries urbaines ; (ii) Aménagements connexes (250 km de pistes de désenclavement des zones de production agricole, fourniture de 200 kits en matériel de transformation de produits agricoles aux groupements féminins ; 20 forages d'eau, 14 marchés, réhabilitation de plus de 18 écoles, 10 centres multifonction au profit des femmes et des jeunes) (iii) Etude et appui institutionnel au secteur routier (Etude sur la réforme du secteur routier au Cameroun, Etude sur le financement de l'entretien routier au Cameroun et (iv) Gestion du projet.
«Le projet contribuera au désenclavement et à la mise en valeur des potentialités agricoles et l'accroissement des échanges entre les régions du pays,» a affirmé Amadou Oumarou, Directeur du département transport et des TIC de la BAD, ajoutant : «Le projet participera en outre à améliorer la performance de la chaine logistique des transports entre les villes de Yaoundé-Bamenda, Maroua-Bogo-Pouss et Grand Zambi-kribi, et ainsi, améliorer les conditions de vie des populations de ces régions.»
Au Cameroun, le secteur des transports terrestres constitue un maillon important de l'économie et un support essentiel à la stratégie de croissance accélérée du pays. Il est constitué du transport routier, qui est le mode le plus utilisé (Fret et voyageurs) ainsi que l'aérien et le rail qui occupent également une place importante.
Conscient de ce déficit infrastructurel, le gouvernement a défini des orientations à moyen et long terme dans sa Stratégie de Croissance et de l'Emploi (SCE) visant à faire passer la fraction du réseau routier bitumé de 10% en 2010 à 17 % à l'horizon 2020. Donc, le présent programme porte sur: (i) la réhabilitation de la route Yaoundé-Bafoussam-Babadjou ; (ii) l'aménagement et le bitumage des routes Maroua-Bogo-Pouss et Grand-Zambi-Kribi ; et (iii) les activités socio-économiques connexes. L'aménagement de ces sections de route favorisera le désenclavement des bassins de production agricole par rapport aux zones de consommation, entrainant ainsi la mise en valeur du potentiel agricole des régions.
Les principaux bénéficiaires du projet seraient les 4,6 millions habitants des régions du centre, de l'ouest et de l'extrême nord du Cameroun. Les populations bénéficiaires du projet apporteront une contribution à la construction, la gestion et la maintenance de certaines infrastructures connexes.
Le projet est aligné sur les différents cadres stratégiques existants et en particulier sur le Document de stratégie pour la croissance et l'emploi (DSCE 2010-2020) du pays qui est le cadre de référence de la politique économique et sociale sur le moyen et long terme. Il cadre également avec le Document de Stratégie Pays (DSP) de la Banque, et est en conformité avec sa stratégie décennale (2013-2022). Enfin, le projet répond à quatre des cinq grandes priorités de la Banque, à savoir l'amélioration de la qualité de la vie des populations de la zone d'influence du projet, en mettant à leur disposition les structures socioéconomiques nécessaires, la contribution au développement de l'agriculture et de la sécurité alimentaire par le désenclavement des zones de production agricole et la promotion de l'industrialisation par la réduction du coût du transport et des coûts de transactions et de logistique.
Pour Joseph N'guessan, Ingénieur des transports en Chef et chargé du projet, «la mise en œuvre de ce projet contribuera à renforcer le leadership de la Banque dans le secteur des transports au Cameroun.»
La mise en œuvre du programme va s'étaler sur 4 années avec un coût total estimé à 454,21 millions d'euros. La Banque intervient à travers les deux guichets BAD et FAD respectivement pour 270,155 millions d'euros et 16,090 millions d'euros, soit 62,79% du cout total. Les autres cofinanciers sont la Banque de développement des Etats de l'Afrique centrale (BCEAC) pour 75,87 millions d'euros, soit 16,70%) et le Cameroun, 93,15 millions d'euros, représentant 20,51% du coût en financement conjoint.