Le Groupe de la Banque africaine de développement (BAD), en étroite collaboration avec l'Allemagne (BMZ), la Banque mondiale (BM), la France, le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et l'Union européenne (UE), a organisé, le 27 novembre 2017 à Abidjan, la 1re réunion du Groupe de l'Alliance pour le Sahel en Afrique. Le principal objectif de la rencontre des membres de l'Alliance pour le Sahel et des ministres des Finances des pays du G5-Sahel est d'approfondir les discussions sur l'état d'avancement des engagements de l'Alliance.
Les travaux ont également été l'occasion de faire le point sur les activités programmées par chaque partenaire. Après les différents exposés introductifs, les discussions ont débouché sur la validation des fiches conceptuelles ainsi que la présentation des objectifs des groupes de référents thématiques. Ils ont permis l'identification d'investissements qui soutiendront la mise en œuvre des cinq priorités stratégiques de la BAD dites High 5 dans les pays du G5-Sahel afin de permettre leur transformation structurelle et une plus grande résilience de leur population.
Le vice-président principal de la BAD, Charles Boamah, a souligné les défis auxquels le continent est actuellement confronté, citant, entre autres, l'insécurité, le chômage rampant et la migration des jeunes à la recherche de meilleures opportunités.
Il s'est félicité de la tenue à la BAD de la 1re réunion de l'Alliance pour le Sahel. « Il y a urgence et si nous sommes ici, c'est pour faire face à cette urgence », a-t-il averti, soulignant la nécessité de mutualiser les efforts pour faire face à tous ces défis. La BAD soutient la création de cette alliance, qui contribuera, selon lui, à la transformation structurelle des pays du G5 Sahel.
« La Banque va continuer, a-t-il affirmé, à être votre partenaire de choix un partenariat qu'il s'agira de renforcer ».
La rencontre de l'Alliance pour le Sahel, qui s'est tenue pour la première fois en Afrique, après celles de Paris et de Washington, a mobilisé les ministres des Finances des pays du G-5 Sahel ou leurs représentants (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad), des représentants d'institutions partenaires ainsi que des experts, des membres de la direction et du conseil d'administration de la BAD.
Le lancement de l'Alliance pour le Sahel a été fait, rappelle-t-on, lors du Conseil des ministres franco-allemand du 13 juillet 2017 par l'Allemagne, la France et l'Union européenne (UE), en présence des représentants de la Banque africaine de développement (BAD), de la Banque mondiale (BM), et du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD). La création de cette alliance est motivée par la situation commune d'urgence préoccupante dans laquelle se trouvent les pays du G-5 Sahel, notamment sur les plans de la vulnérabilité alimentaire et climatique grandissante, de l'insécurité et de la migration.
Les partenaires au développement visent ainsi à placer le renforcement majeur de l'efficacité de leurs aides et la prise en compte des enjeux de sécurité dans la région au cœur de leurs engagements pour accélérer l'atteinte de résultats des objectifs de développement durable (ODD) dans les pays du G5 Sahel.
Les deux premières rencontres se sont tenues successivement à Paris, le 21 Septembre 2017 à l'invitation de l'Agence française de développement et à Washington, du 12 au 14 octobre 2017. Il s'agissait alors de définir les engagements de l'Alliance en matière de thématiques et d'objectifs.
Lors de ces deux rencontres, les membres de l'Alliance étaient mis d'accord sur le principe de tenir les sessions suivantes de leurs réunions avec les pays partenaires respectivement en novembre prochain à Abidjan, en marge du sommet Union africaine (UA)-Union européenne (UE) et en décembre 2017 en Europe.
Les autres points d'accord portent sur la gouvernance de l'Alliance à travers la mise en place d'un secrétariat rotatif, fonction présentement assumée par l'Agence française de développement (AFD) et la mise en place des groupes de référents thématiques concernant l'employabilité des jeunes, le développement rural, l'agriculture et la sécurité alimentaire. L'accord porte également sur le climat et l'accès à l'énergie verte, la gouvernance, l'accès aux services de base et à la décentralisation ainsi que la sécurité et le développement.