Assemblées annuelles 2025 - Quand l'agriculture illustre le potentiel du capital africain

26 Mars 2025
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African Development Bank (Abidjan)

« Tirer le meilleur parti du capital de l'Afrique pour favoriser son développement » : le thème des Assemblées annuelles 2025 trouve une illustration concrète dans le secteur agricole. À travers trois initiatives transformatrices - les agropoles, le programme d'urgence alimentaire et les engagements de Dakar 2 - le Groupe de la Banque africaine de développement démontre comment la valorisation des ressources naturelles, humaines et financières peut catalyser le développement du continent.

« Pour la collecte et le groupage de nos produits agricoles, nous avons fonctionné dans l'informel pendant de longues années. Aujourd'hui, grâce au projet 2PAI-Bélier, nos parents sont désormais dans de meilleures conditions pour produire, transporter et commercialiser leurs récoltes ». À Tiébissou, dans le centre de la Côte d'Ivoire, Roland Koffi N'Goran, porte-parole d'une coopérative agricole, résume ainsi l'impact des deux centres de groupage agricole construits au profit des producteurs de la région.

Ces infrastructures, réalisées dans le cadre de la première agropole en Côte d'Ivoire, sont de véritables plateformes de service commercial entre producteurs, acheteurs et consommateurs. Financée par la Banque africaine de développement, cette agropole est le symbole d'une transformation progressive du secteur agricole ivoirien. Le programme est également en cours de déploiement en Guinée, au Mali, à Madagascar, au Sénégal, au Togo et en Éthiopie, où il offre des opportunités inattendues aux petits producteurs. Au Nigéria, où se développe le plus vaste programme, la première phase a concerné sept États pour la production et la commercialisation du cacao, du riz, du manioc, de la tomate, entre autres.

Dans l'agriculture, le Groupe de la Banque africaine de développement a lancé une initiative phare avec les Zones spéciales de transformation agro-industrielle (SAPZ) afin d'accroître la productivité et la compétitivité du secteur, tout en réduisant les coûts logistiques. La Banque a investi 1,1 milliard de dollars dans le développement de ces zones et a mobilisé des cofinancements auprès de partenaires, notamment la Banque islamique de développement, le Fonds international de développement agricole, la Banque arabe de développement économique en Afrique, Afreximbank, l'Union européenne et la Banque coréenne EXIM, entre autres.

À ce jour, 27 zones spéciales sont déployées dans treize pays. Depuis près d'une décennie, le président du Groupe de la Banque africaine de développement, Akinwumi Adesina, fait de ce programme un instrument clé pour faire reculer l'insécurité alimentaire qui touche le continent africain plus durement que n'importe quelle autre région du monde.

« Ces zones spéciales transformeront l'Afrique en puissance industrielle de l'alimentation et de l'agriculture. Elles aideront à libérer pleinement le potentiel agricole de l'Afrique. Elles favoriseront le commerce régional et international des produits alimentaires et agricoles. Elles ouvriront de nouvelles voies vers la prospérité », souligne le président Adesina.

Une facilité d'urgence

Afin d'éviter des perturbations dans l'approvisionnement alimentaire du continent après le déclenchement de la guerre russo-ukrainienne en février 2022, la Banque africaine de développement a rapidement mis en place la Facilité africaine de production alimentaire d'urgence. Dotée de 1,5 milliard de dollars, cette initiative sans précédent a permis d'aider les petits exploitants agricoles africains à combler le déficit alimentaire. Des semences certifiées et des intrants de haute qualité, dont des engrais, ont été mis à la disposition de millions d'agriculteurs près 33 pays africains.

Deux ans après son lancement, l'initiative a porté ses fruits. Au Burundi, Marie-Thérèse Nahabaganwa est présidente de la coopérative Tsindinzara (« Combattre la faim » en Kirundi) dans les vallées de Muhara et de Kagera - Ruhohera, couvrant une superficie de 200 hectares. Bénéficiaire de six tonnes de semences de maïs hybride, d'intrants agricoles et d'un encadrement technique, la coopérative a produit 800 tonnes de maïs sur la période 2023-2024, à raison de quatre tonnes par hectare. « Nous devons tous ces résultats exceptionnels à la conjugaison des efforts de l'administration locale et du soutien des projets financés par la Banque africaine de développement », se félicite Marie-Thérèse.

Du Sénégal à Djibouti, en passant par la Guinée, la Facilité africaine de production alimentaire a permis aux petits exploitants agricoles d'augmenter significativement leurs rendements.

Les Pactes nationaux

Pour développer l'agriculture en Afrique, le recours aux technologies à fort impact est devenu crucial. En lançant, en 2018, son programme phare appelé « Technologies pour la transformation de l'agriculture africaine» (TAAT, sigle en anglais), le Groupe de la Banque africaine de développement a convaincu les partenaires financiers et le secteur privé d'investir davantage pour accroître la productivité agricole, soutenir les infrastructures, les systèmes agricoles adaptés au climat, avec des investissements tout au long de la chaîne de valeur. Objectif : permettre aux Africains de se nourrir eux-mêmes.

C'est dans ce sillage que s'est tenu, en janvier 2023 à Dakar, le Sommet Dakar 2 « Nourrir l'Afrique ». Dans la Déclaration de Dakar sur la souveraineté alimentaire et la résilience, les chefs d'État et de gouvernement de 34 pays africains se sont engagés à augmenter leur financement budgétaire pour soutenir les Pactes nationaux pour l'alimentation et l'agriculture, conformément à la Déclaration de Malabo. Celle-ci visait la croissance et la transformation accélérées de l'agriculture en Afrique, pour une prospérité partagée et de meilleures conditions de vie en allouant au moins 10 % des dépenses publiques à l'agriculture.

Ces trois initiatives transformatrices - agropoles, facilité d'urgence et pactes nationaux - démontrent comment l'Afrique peut tirer le meilleur parti de son capital pour accélérer son développement. En valorisant ses ressources naturelles à travers les zones de transformation agro-industrielle, en mobilisant son capital humain via l'accompagnement technique des agriculteurs, et en optimisant ses ressources financières grâce aux engagements publics et aux partenariats, le continent trace la voie d'une transformation structurelle durable.

Les résultats sont là : des chaînes de valeur plus efficaces, une productivité accrue et une meilleure résilience alimentaire. Cette approche intégrée, portée par le Groupe de la Banque africaine de développement et ses partenaires, illustre comment l'Afrique peut prendre en main son destin agricole et alimentaire, créant ainsi un modèle de développement endogène et inclusif.

Et l'institution entend poursuivre ses efforts à travers sa Stratégie décennale 2024-2033.

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