La première réunion du 17e cycle de reconstitution du Fonds africain de développement (FAD-17) s'est conclue après trois jours de discussions approfondies sur l'orientation stratégique du Fonds, son cadre de financement et les efforts visant à mobiliser des ressources supplémentaires pour la période 2026-2028.
Les représentants des pays partenaires au développement, des pays éligibles au FAD, ainsi que la haute direction du Groupe de la Banque africaine de développement ont échangé sur la manière dont un FAD-17 bien doté pourrait soutenir et renforcer l'efficacité à long terme du Fonds dans son appui aux pays à faible revenu en Afrique.
Lors de la réunion, le président du Groupe de la Banque africaine de développement, Dr Akinwumi Adesina, a souligné le rôle durable du Fonds dans l'obtention de résultats en matière de développement. « Au cours des 50 dernières années, notre collaboration a permis de bâtir la plus grande plateforme africaine de financement dédiée aux pays à faible revenu. L'impact du Fonds montre clairement qu'il obtient des résultats impressionnants, change des vies, transforme des communautés et stimule la croissance économique des pays », a-t-il déclaré.
Entre 2015 et 2023, les opérations du FAD ont permis à 3,2 millions de personnes d'accéder à l'électricité, soutenu 71 millions de personnes par l'agriculture améliorée, réhabilité plus de 11 000 kilomètres de routes, permis à 83,7 millions de personnes d'accéder aux transports, et à 65,5 millions de personnes d'obtenir de meilleurs services d'eau et d'assainissement. Ces résultats démontrent le rôle central du FAD dans la promotion d'une croissance inclusive et la réponse aux besoins urgents du continent africain.
Les priorités stratégiques et opérationnelles du FAD-17 restent axées sur deux piliers essentiels : les infrastructures durables et résilientes au climat, et la gouvernance incluant le renforcement des capacités, la mobilisation des ressources domestiques, ainsi que la gestion durable des finances publiques et de la dette. Les participants ont aussi souligné la nécessité d'accroître le financement climatique, la préservation de la biodiversité et l'implication du secteur privé comme éléments clés pour accélérer la transformation économique.
La mobilisation des ressources domestiques et la transparence financière sont également jugées essentielles pour renforcer l'autonomie financière des pays africains. Les débats ont porté sur l'amélioration des systèmes fiscaux, la réduction des flux financiers illicites, et la gestion efficace des finances publiques afin de renforcer la résilience budgétaire et réduire la dépendance à l'aide extérieure.
Les participants ont examiné comment renforcer le rôle du secteur privé dans la stimulation de la croissance économique, notamment à travers les investissements, le financement en monnaie locale, et des mécanismes innovants de financement mixte pour attirer davantage de capitaux privés.
L'intégration régionale, reconnue comme un avantage comparatif du FAD, était également au centre des discussions, notamment sur la manière dont les investissements dans les infrastructures et le commerce pourraient maximiser les bénéfices de la Zone de libre-échange continentale africaine.
Enfin, concernant la structure financière du FAD-17, les débats ont porté sur des mécanismes innovants tels que l'option d'emprunt sur les marchés financiers et la transition des subventions vers des prêts très concessionnels, afin de garantir la durabilité financière tout en maintenant un soutien conséquent aux pays les plus vulnérables.
La prochaine réunion de reconstitution, prévue du 31 mai au 1er juin 2025 à Abidjan, sera l'occasion d'affiner davantage les options financières et les modalités d'engagement du secteur privé. Ainsi, le processus de reconstitution du FAD-17 progresse vers un résultat structuré, innovant et bénéfique pour les pays les plus vulnérables d'Afrique.
La réunion du 17e cycle de reconstitution des ressources du Fonds africain de développement s'est tenue du 11 au 13 mars 2025.