Sommet mondial du genre 2019 - A Kigali les dirigeants africains s'engagent à combler l'écart entre les sexes de manière urgente

25 Novembre 2019
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African Development Bank (Abidjan)

« Il n'y a pas de modèle à suivre... nous (les femmes) pouvons nous acquitter de toutes sortes de responsabilités, simplement différemment », Mme Sahle-Work Zewde, présidente d'Éthiopie.

« Notre responsabilité est de veiller à ce que la réduction de la brèche entre les sexes soit l'affaire de tous », M. Paul Kagame, président du Rwanda.

« Cette discrimination est de nature politique, économique et sociale ; elle est politiquement incorrecte, économiquement insensée et socialement injustifiable », M. Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l'Union africaine

« Un monde plus intelligent doit investir dans les femmes et les filles. Soyons intelligents et soyons avisés. Les femmes sont le meilleur investissement qu'une société puisse faire » Akinwumi Adesina, président du Groupe de la Banque africaine de développement.

Le Sommet mondial sur le genre 2019, le premier à se tenir sur le continent, a démarré lundi par un appel pressant à aller de l'avant sur les questions de genre et à passer de la parole aux actes.

Mme Sahle-Work Zewde, la seule femme actuellement à la tête d'un État en Afrique, l'Éthiopie, a déclaré que le parlement éthiopien était (avec celui du Rwanda), l'un des seuls du continent où le principe de parité hommes-femmes était observé à plus de 50 %, et que des femmes dirigeaient pour la première fois des cabinets ministériels clés, notamment la défense et la sécurité nationale. Toutefois, elle a déclaré que malgré les énormes progrès réalisés dans son propre pays, le travail ne faisait que commencer.

Mme Zewde s'est exprimée lors de la séance plénière d'ouverture du Sommet mondial du genre, un événement biennal organisé par les banques multilatérales de développement (BMD), réunissant des dirigeants de gouvernements, d'institutions de développement, du secteur privé, de la société civile et du monde universitaire.

Le Sommet se déroule à Kigali, au Rwanda, du 25 au 27 novembre autour du thème : « Éliminer les obstacles à l'égalité des sexes ».

« La dynamique est favorable pour les femmes et en particulier pour les femmes africaines, mais le travail ne fait que commencer... Il n'y a pas de modèle à suivre... nous (les femmes) pouvons nous acquitter de toutes sortes de responsabilités, simplement différemment », a déclaré la Présidente Zewde.

Pour sa part, le président rwandais, Paul Kagame, a parlé de l'égalité des sexes lors de l'ouverure officielle du Sommet comme étant « véritablement fondée sur le bon sens ». Le Rwanda est en tête du palmarès de la représentation parlementaire des femmes, avec 61 % de femmes élues, soit le taux le plus élevé au monde. En outre, la moitié des postes ministériels est occupée par des femmes dans ce pays, à l'instar de l'Éthiopie.

« Nous avons compris depuis le début qu'il y a beaucoup de travail à faire... Investir pour faire en sorte que les femmes soient au centre du développement. Notre responsabilité est de veiller à ce que la réduction de la brèche entre les sexes soit l'affaire de tous », a déclaré le Président Kagame.

Se faisant l'écho des sentiments exprimés, le président de la Commission de l'Union africaine, Moussa Faki Mahamat, a déclaré que l'Agenda 2063 de l'Union africaine misait délibérément sur la parité hommes-femmes.

« Ce que nous disons à nos chefs d'État, c'est de prendre le taureau par les cornes... Cette discrimination est politique, économique et sociale ; elle est politiquement incorrecte, économiquement insensée et socialement injustifiable... ne pas prendre en compte (les questions de genre) équivaut à un véritable gaspillage. »

En Afrique, 70 % des femmes sont des « exclues » sur le plan financier. Sur le continent le déficit de financement est de l'ordre de 42 milliards de dollars entre les hommes et les femmes. Et les femmes, qui représentent la majorité des exploitants agricoles, font face à un déficit de financement de près de 16 milliards de dollars.

« Les défis ne sont pas seulement liés au genre. Ils sont également liés à la sous-représentation et au manque d'autonomisation des femmes », a déclaré le président de la Banque africaine de développement, Akinwumi Adesina.

« Un monde plus intelligent est un monde qui doit investir dans les femmes et les filles. Soyons intelligents et avisés. Investir dans les femmes est la meilleure chose qu'une société puisse faire », a-t-il ajouté.

La Banque africaine de développement contribue aux efforts de transformation du paysage financier pour les femmes, notamment avec le lancement de l'initiative AFAWA pour l'accès des femmes au financement en Afrique. L'AFAWA vise à la mobilisation de 3 milliards de dollars par les banques et les institutions financières sous forme de nouveaux prêts au profit des femmes en Afrique. Les dirigeants du G7 ont en outre approuvé un ensemble de mesures totalisant 251 millions de dollars à l'appui de l'AFAWA au cours du sommet du mois d'août.

Accueillant les participants à la conférence, la ministre rwandaise chargée des questions de Genre et de la Promotion de la famille, Mme Soline Nyirahabimana, a déclaré que le centre de conférence de Kigali était prêt à briller de mille feux orange (couleur de l'optimisme) dans le concert mondial des 16 Journées d'action contre la violence basée sur le genre. Ces seize journées, qui débutent le 25 novembre chaque année, servent à marquer la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes et la prolongent jusqu'au 10 décembre.

Les premières dames du Rwanda et du Kenya ainsi que des représentants des chefs d'État du Gabon, du Mali, du Sénégal, du Tchad et du Roi du Maroc participent au Sommet mondial du genre 2019. Les ministres en charge des questions de genre du Niger, de la Somalie, du Sénégal, du Soudan du Sud, de la Tunisie et de la Libye sont également présents.

« La Banque africaine de développement a foi dans les femmes. Et les femmes sont aussi bancables », a enfin affirmé M. Adesina.

Contact:

Amba Mpoke-Bigg, Département de la communication et des relations extérieures, Banque africaine de développement

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