Dans le Sud tunisien, les palmeraies exportent leurs productions et créent de l'emploi

29 Mai 2020
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African Development Bank (Abidjan)

Avant le lever du jour, Karim Othmani est à pied d'œuvre. Dans un café de Salgou, village du Sud tunisien, à 300 kilomètres de la capitale Tunis, il retrouve ses employés autour d'un petit-déjeuner rapide. La cueillette commence tôt dans la palmeraie pour ces collecteurs de dattes.

Marié, père de deux enfants, Karim travaille depuis cinq ans en tant que collecteur de dattes prestataire de l'entreprise Nouri Dattes. « Avant, je travaillais seul, raconte-t-il. Je n'avais aucun moyen de transport, l'argent faisait défaut. Je ne pouvais pas exploiter pleinement la récolte de dattes car je ne disposais pas d'un capital conséquent. » Depuis, les choses ont bien changé pour Karim.

Karim fait partie des 60 000 exploitations agricoles vivent du commerce des dattes, au pays du Jasmin. Parmi les quelque 150 entreprises spécialisées à l'export, Nouri Dattes en écoule plus de 4 000 tonnes à l'étranger. Une réussite qui contraste avec une période moins prospère pour la société. « Il y a quelques années, l'entreprise rencontrait des problèmes de financement », confirme Najeh Nouri, directeur général de Nouri Dattes.

Les PME tunisiennes, qui désirent se lancer à l'international, font face à de nombreux obstacles, notamment d'ordre financier. Avant d'être payées par leurs clients, elles doivent pouvoir disposer d'un fonds de roulement suffisant pour couvrir leurs charges d'exploitation et financer leurs activités et investissements. Sur ce point, le rôle des banques commerciales est crucial mais les lignes de crédit peuvent être difficiles à obtenir.

Pour inciter les PME du pays à se lancer sur de nouveaux marchés porteurs, la Banque africaine de développement a accordé, en 2017, une ligne de crédit de 60 millions de dollars américains à la Banque tunisienne de l'habitat. La BH Bank a pu ainsi financer, en devises étrangères, le développement du commerce dans divers secteurs d'activité.

Nouri Dattes, comme 250 autres PME du pays, en a bénéficié : « après une série de réunions avec la BH Bank, nous avons obtenu un crédit qui nous a permis d'accroître le volume de nos approvisionnements, détaille Najeh Nouri. Mécaniquement, nos exportations ont augmenté et nos indicateurs financiers se sont améliorés. » L'entreprise est désormais présente sur de nouveaux marchés comme les États-Unis, l'Australie ou encore le Brésil. Entre 2012 et 2018, le chiffre d'affaires de Nouri Dattes a bondi de plus de 50%, passant de 13 à 20 millions d'euros. Ses effectifs se sont accrus de près de 40%, passant de 280 à 400 employés.

« Depuis que nous sommes sous-traitants de Nouri Dattes, notre situation s'est améliorée. Nous avons plus de dépôts et le nombre des employés a augmenté avec une activité en hausse de plus d'un tiers. Nous créons de la richesse pour le pays et pour ma petite région ! », se réjouit Karim.

Ibtihel Chetioui, recrutée par Nourri Dattes, est une trentenaire qui se projette dans l'avenir : « je travaille avec ma sœur à l'emballage. Après mes études, je suis restée un an au chômage. Mes parents m'aidaient en me donnant un peu d'argent de poche. Aujourd'hui, j'ai un bon salaire chez Nouri Dattes, ce qui me permet à mon tour d'aider ma famille ». La jeune femme est aujourd'hui dans les préparatifs de son mariage. « Sans ce travail, je n'aurais rien pu faire », conclut-elle dans un grand sourire.

Pour Riadh Zitouni, directeur régional de BH Bank, « l'intervention de notre banque vise, pour l'essentiel, à créer de la richesse et stimuler la croissance. Nous voulons aider des sociétés d'autres secteurs d'activité à suivre le chemin de Nouri Dattes. Car à la fin, c'est toute la Tunisie qui réussit ! »

Dans un monde de plus en plus interconnecté, une devise s'impose à tout entrepreneur : agir local et penser global. Financer le développement à l'international de PME tunisiennes, c'est soutenir la croissance et l'emploi, et donc améliorer les conditions de vie des Tunisiens. Dans le cadre de sa stratégie des « High 5 », la Banque africaine de développement œuvre dans ce sens sur tout le continent afin d'impulser une dynamique de développement inclusive et créatrice d'emplois.

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