Trois institutions financières internationales de premier plan, la Banque africaine de développement, la Banque mondiale et le Fonds monétaire international, se sont engagées, jeudi 25 juin à Berlin, à apporter une aide en plusieurs volets au Soudan, à un moment où le pays entre dans une nouvelle phase pour tenter de surmonter ses problèmes politiques et économiques.
Lors d'une conférence virtuelle de haut niveau sur le partenariat avec le Soudan, les trois organisations multilatérales ainsi que plusieurs gouvernements ont confirmé le fort soutien qu'ils apportent au gouvernement de transition soudanais et à ses efforts de redressement économique.
Des promesses d'aide au Soudan, d'un montant de plus de 1,8 milliard de dollars, ont été enregistrées au cours de la conférence, ce qui constitue une étape importante dans le réengagement du pays auprès de la communauté internationale.
Le ministre des Finances du Soudan, Ibrahim el-Badawi, a présenté les réformes d'ensemble que le gouvernement de transition a lancées pour mettre en place une économie transparente, productive et résiliente.
« Nous allons adopter une loi anti-corruption, créer une commission de lutte contre la corruption et rendre l'environnement économique plus favorable aux affaires et aux investissements », a déclaré Ibrahim el-Badawi lors de la table ronde portant sur les réformes économiques du Soudan.
Le ministre soudanais a promis des budgets transparents, avec des priorités tournées vers la santé, l'éducation et différentes réformes sectorielles, notamment la restructuration de la fonction publique et la mise en place d'un programme d'aide aux familles. Le ministre a également appelé à des partenariats à « chaque étape du processus », une position reprise par sa collègue Lena el-Sheikh Mahjoub, en charge du portefeuille du Travail.
Cette conférence est une étape importante dans le réengagement du Soudan au sein de la communauté internationale. Le président de la Banque africaine de développement, Akinwumi Adesina, a assuré le gouvernement soudanais du soutien constant de l'institution dans le processus de transformation du pays.
« Dans cette tâche herculéenne, vous êtes assurés du soutien indéfectible de nous tous, à commencer par la Banque africaine de développement », a déclaré le président Adesina. Il a ensuite adressé ses félicitations au Premier ministre soudanais, Abdalla Hamdok, et aux dirigeants du pays. « Si on est à la recherche de dirigeants, qui ont vraiment de bonnes idées sur la façon de sortir des moments difficiles et de rendre l'économie plus résiliente, on ne peut trouver une meilleure personne que le Premier ministre Abdalla Hamdok », a-t-il affirmé.
Le gouvernement soudanais a demandé à la Banque de l'aider à préparer une stratégie de développement à long terme, qui consolidera les réformes en cours pour stimuler la croissance, créer des conditions favorables à une croissance inclusive et donner au processus de transformation les moyens de s'orienter vers une économie du savoir. Le montant total du portefeuille de projets financés par la Banque africaine de développement au Soudan s'élève à 511 millions de dollars.
La directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, a rappelé la nécessité urgente de renforcer son aide au Soudan. Le 23 juin, le FMI et le Soudan ont trouvé un accord pour la mise en place d'un programme de suivi du personnel (PSM) de douze mois, qui vise à réduire les grands déséquilibres macroéconomiques, atténuer les résistances structurelles restreignant l'activité économique et la création d'emplois, et renforcer la gouvernance et la protection sociale. Le PSM facilitera également l'allégement de la dette dans le cadre de l'Initiative en faveur des pays pauvres très endettés.
Le président de la Banque mondiale, David Malpass, a réaffirmé l'accompagnement continu et planifié de son institution au programme de réforme du Soudan. « À la demande du gouvernement, nous avons travaillé à la conception du programme d'aide aux familles au Soudan. Il s'agit d'un ambitieux projet de transferts monétaires afin d'atténuer les effets négatifs de la crise économique. Le programme coûte 1,9 milliard de dollars et a pour but de couvrir des transferts en espèces d'un montant de cinq dollars par mois et par personne pour 80 % de la population, en utilisant, entre autres, des systèmes de distribution numériques. Après des mois d'un travail technique considérable, il est actuellement testé pour préparer sa mise en place. »
Dans un communiqué publié à la fin de la conférence, la Banque africaine de développement a été félicitée pour le soutien indéfectible qu'elle apporte au Soudan par le biais de son financement des projets que comporte le Document de stratégie de réduction de la pauvreté du pays et pour ses efforts visant à apurer ses retards de paiements auprès de l'institution.
La conférence était organisée conjointement par le Soudan, l'Allemagne, l'Union européenne et les Nations unies. Des délégations de 50 pays et organisations internationales y ont également pris part.
Contact:
Emeka Anuforo, Département de la communication et des relations extérieures , e-mail : e.anuforo@Afdb.org