Les représentants des autorités locales s'en félicitent : le programme « One WASH », mis en oeuvre par le gouvernement éthiopien dans le cadre d'un plan national d'eau, d'assainissement et d'hygiène (WASH), a permis l'amélioration régulière du bien-être des communautés rurales et urbaines de ce pays d'Afrique de l'Est, qui connaît une croissance dynamique malgré des problèmes d'approvisionnement en eau.
« "One" signifie que nous avons un compte unique, un budget unique et un rapport unique dans un seul compte WASH consolidé », explique Tadesse Masresha, le coordinateur du Bureau régional de coordination WASH dans la région d'Oromia.
Le programme « One Wash » allie la construction d'infrastructures destinées à étendre l'accès à l'eau et à l'assainissement dans de nouvelles zones. Il permet aussi la rénovation d'installations désaffectées telles que les stations de pompage et les canalisations. Le programme offre enfin une formation technique au personnel de maintenance et aux utilisateurs afin d'assurer la durabilité des infrastructures.
L'Éthiopie compte douze bassins fluviaux produisant un volume de ruissellement annuel de 122 milliards de m3 d'eau et une nappe phréatique, dont le potentiel se situe, selon les estimations, dans une fourchette de 2,6 à 6,5 milliards de m3. Cela correspond à une moyenne de 1 575 m3 d'eau disponibles par personne et par an, soit un volume relativement important. Cependant, en raison des précipitations irrégulières et de capacités de stockage insuffisantes, l'eau est souvent indisponible où et quand elle est le plus nécessaire. Seuls 3 % des vastes ressources en eau du pays sont exploitées, dont pas plus de 11 % (0,3 % du total) sont utilisées pour l'approvisionnement en eau des ménages.
« La composante "One" a contribué à des améliorations dans la mise en œuvre grâce à l'élimination des rôles de double emploi entre les partenaires. Elle favorise la transparence et facilite la participation active des communautés, qui en bénéficient dans de meilleures conditions », explique le chef de la Commission éthiopienne de mise en valeur de l'eau et président du Comité technique national WASH, Beshah Mogesse.
En 2014, l'Éthiopie a lancé la première phase, d'une durée de cinq ans, du programme national « One WASH » et, à son terme, en 2019, environ 4,3 millions de personnes avaient pu en bénéficier. Le projet est devenu un outil majeur pour appuyer les efforts menés par le pays dans la lutte contre la pandémie de coronavirus.
« Le programme national "One WASH" n'avait pas prévu la pandémie de Covid-19, mais il nous a préparés à être plus efficaces que nous ne l'aurions été, sans lui, pour lutter contre cette épidémie, notamment au sein des communautés rurales mal desservies », explique Beshah Mogesse. Il a souligné que, compte tenu du nombre élevé de bénéficiaires, les Éthiopiens sont désormais beaucoup plus nombreux à observer les mesures préventives de lavage des mains et d'hygiène générale.
Le gouvernement éthiopien collabore avec la Banque africaine de développement, la Banque mondiale, le Département britannique pour le développement international (DFID), la Finlande, le Fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF) et différents partenaires pour assurer un meilleur accès à l'eau à ce pays d'Afrique de l'Est confronté à des problèmes d'approvisionnement en eau.
Osward Chanda, directeur de la Division de la sécurité de l'approvisionnement en eau et de l'assainissement au sein de la Banque africaine de développement, affirme que ce modèle de financement, mieux adapté aux systèmes et institutions nationaux, gagne en popularité sur tout le continent. « De nombreux partenaires de développement ont compris qu'il était plus efficace de travailler et de planifier ensemble et que cela permettait d'améliorer l'harmonisation et apportait de meilleurs résultats aux bénéficiaires du programme », a-t-il souligné.
Le programme fonctionne dans le cadre d'un compte WASH consolidé - un fonds commun de financement du gouvernement et de ses partenaires. Il associe les opérations menées par les principaux ministères impliqués dans le programme (eau, irrigation et energie, santé, éducation, finances et développement économique) avec les contributions WASH des partenaires de développement au sein d'un programme coordonné unique.
La Banque africaine de développement a participé à hauteur de 178 millions de dollars au financement de la première phase de « One WASH », sur un budget total de 463 millions de dollars. Le Fonds fiduciaire de l'Initiative pour l'alimentation en eau et l'assainissement en milieu rural, hébergé par la Banque, a également accordé 7 millions de dollars de subventions pour les projets « One WASH ». Le programme donne la priorité aux communautés rurales, victimes régulières des sécheresses, de la malnutrition et de maladies d'origine hydrique.
Le Bureau-pays de la Banque en Éthiopie a également observé que le modèle « One » améliorait la transparence dans la gestion du programme.
« L'importance accordée à une bonne gouvernance crée de bonnes conditions pour promouvoir le développement d'infrastructures, en privilégiant l'énergie, les transports, l'eau et l'assainissement, qui sont désormais des secteurs essentiels pour l'accélération de la transformation économique de l'Éthiopie », a déclaré le directeur du Bureau-pays de la Banque en Éthiopie, Abdul Kamara.
Cet article fait partie d'une série consacrée au programme national « One WASH » de l'Éthiopie. Pour en savoir plus sur la façon dont les opérations de la Banque permettent d'assurer la sécurité des communautés des zones rurales pendant la pandémie de Covid-19, cliquez ici.
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