La Banque africaine de développement dispose d'un pouvoir mobilisateur dans la promotion de l'égalité de genre et de l'autonomisation des femmes en Afrique, selon un rapport de l'Unité d'évaluation indépendante du développement (IDEV) sur l'intégration de l'égalité du genre au sein de la Banque.
Intitulé « Synthèse d'évaluation de l'intégration du genre à la Banque africaine de développement », le rapport, produit par IDEV, souligne que la plus grande différence pour l'intégration du genre à la Banque a été apportée par les Documents de stratégie pays (DSP) sensibles au genre, l'intégration du genre dans les processus opérationnels, et des ressources financières supplémentaires pour le genre obtenues par le biais d'initiatives spéciales et de partenariats internes et externes.
Le rapport, destiné au Conseil d'administration de la Banque, à la Haute direction et au département en charge du Genre, des femmes et de la société civile, fournit des données factuelles pour la finalisation de la nouvelle stratégie en matière de genre, particulièrement dans le cadre du nouveau Modèle de développement et de prestation de services (MDPS). Selon le rapport, la pertinence et l'avantage comparatif de la Banque dans la promotion de l'égalité de genre et de l'autonomisation des femmes en Afrique ont constitué des éléments de son pouvoir mobilisateur sur le continent, mieux illustré par la visibilité de l'Initiative, dite « AFAWA », pour faciliter l'accès des femmes au financement en Afrique, la « Fashionomics Africa » et les réalisations conjointes de la Banque dans le cadre du Forum des organisations de la société civile.
Les résultats ayant un potentiel élevé d'effet catalyseur des efforts de la Banque en faveur de l'intégration du genre sont les suivants : les progrès de la Banque vers la certification EDGE (dividendes économiques pour l'égalité des sexes, méthodologie d'évaluation mondiale de premier plan et norme de certification des entreprises pour l'égalité des sexes) ; les produits conjoints avec ONU-Femmes ; les engagements financiers pour l'initiative AFAWA et le Sommet mondial sur le genre. Les réalisations sélectionnées peuvent devenir des pratiques durables et efficaces ayant un effet potentiellement catalytique, relève le rapport.
Selon IDEV, la conception de la Banque, selon laquelle l'égalité de genre est à la fois un objectif et une condition préalable à part entière, est conforme aux priorités régionales et mondiales extérieures, notamment l'Agenda 2063 de l'Union africaine et les Objectifs de développement durable.
La pertinence de la stratégie de la Banque en matière de genre et d'intégration est mise en évidence par l'attention portée aux bénéficiaires internes (la Banque) et externes (bénéficiaires des pays membres régionaux (PMR), à travers le Cadre des résultats de la Banque et de la Stratégie de genre.
Cependant, IDEV a révélé un décalage entre les engagements de l'institution et l'attention portée aux indicateurs de performance liés au genre dans les opérations et les processus de travail. Bien qu'ils soient alignés sur les cadres de mesure des résultats de la stratégie de genre et celle de la Banque (2016-2025), les indicateurs liés au genre ont tendance à se concentrer sur les produits et non sur les résultats. En outre, la mesure des progrès dans chacun des trois piliers de l'égalité de genre n'a pas été systématique.
À la lumière des résultats de l'évaluation et des enseignements des organisations comparables, IDEV est formelle : « la Banque peut améliorer l'intégration du genre en s'appuyant sur les forces existantes et en élargissant les efforts avec une portée plus précise pour atténuer les faiblesses et mieux tirer parti de son mandat ». IDEV propose des actions qui nécessitent « des interventions délibérées à différents niveaux, des engagements directs entre les équipes et les complexes, et des changements qui pourraient être en dehors de la portée de l'équipe du genre et du Complexe agriculture, développement humain et social ». Ce complexe s'occupe des questions liées à l'intégration du genre.
IDEV recommande neuf points clés à considérer dans la nouvelle stratégie du genre à élaborer.
Romaric Ollo HIEN I Département de la Communication et des relations extérieures I Banque africaine de développement I Email : O.HIEN@AFDB.ORG