Engagée aux côtés de ses pays membres régionaux pour atténuer les effets du changement climatique, la Banque africaine de développement accorde une grande priorité à la résilience climatique des femmes.
Dans les sociétés africaines, particulièrement en milieu rural, certaines tâches domestiques sont dédiées aux femmes: approvisionnement du foyer en eau et en bois de chauffe, gestion de la production agricole familiale, activités génératrices de revenus, notamment, le petit commerce, etc.
Il en résulte que les femmes sont les premières victimes face à la raréfaction des ressources naturelles et à la désorganisation de l'économie agricole familiale dues aux effets du changement climatique.
Ainsi, les disparités de genre constatées, s'accentuent lors des chocs climatiques (cyclones, tempêtes tropicales, sécheresses, inondations) enregistrés ces derniers mois sur le continent, de la Corne de l'Afrique au Sahel, du Mozambique au bassin du Lac Tchad.
« Il est formellement établi qu'en Afrique, les femmes et les hommes ne vivent pas de la même façon les effets du changement climatique, relève Al-Hamdou Dorsouma, chef de la Division du changement climatique et de la croissance verte à la Banque africaine de développement. Par exemple, la raréfaction des points d'accès à l'eau oblige les femmes à parcourir des distances toujours plus longues pour trouver cette ressource nécessaire à la vie de toute la famille. »
L'approvisionnement de la famille en eau revient aux femmes, qui sont contraintes de parcourir des distances plus longues pour accéder à la ressource qui se raréfie à cause des effets du changement climatique.
Le pari de l'atténuation
Lorsque l'agriculture familiale enregistre des baisses de rendement en raison d'événements climatiques tels que les sécheresses et les inondations, les femmes sont les premières à en payer les conséquences au quotidien.
En effet, ce sont elles qui mettent sur le marché les produits maraîchers pour générer les revenus indispensables au bien-être de leur famille.
« Les effets du changement climatique en milieu rural africain touchent surtout les femmes sur lesquelles reposent l'économie familiale, poursuit Al-Hamdou Dorsouma. Notre démarche accorde la priorité aux couches sociales les plus vulnérables dont les femmes, les jeunes et les personnes en situation de handicap. »
Pour la Banque africaine de développement, la résilience climatique de l'Afrique passe nécessairement par l'autonomisation des femmes et par la prise en charge de leurs besoins en matière d'adaptation.
Alors que d'autres institutions similaires ont fait de l'atténuation (réduction des gaz à effet de serre) leur priorité, la Banque africaine de développement a choisi l'adaptation comme premier pilier de son deuxième Plan d'action pour les changements climatiques (2016-2020). La Banque dispose à cet effet, des lignes directrices pour l'intégration du genre et du changement climatique dans ses opérations en Afrique.
En amont, la Banque soutient des politiques d'alerte précoce, qui permettent d'anticiper les chocs climatiques, notamment à travers l'évacuation à temps des couches sociales les plus vulnérables, parmi lesquelles les femmes et les enfants.
En aval, la Banque mobilise des financements climatiques conséquents (près de 3,6 milliards de dollars américains en 2019) pour soutenir des projets climato-résilients et sobres en carbone qui visent notamment à renforcer la résilience climatique des communautés les plus vulnérables, particulièrement les femmes.