Sénégal: Le projet pilote Fass Emergent au cœur du Forum de Dakar

Mme Maire de la capitale sénégalaise, Soham El Wardini, entourée des jeunes activistes en marge de l'ouverture officielle des 25 Heures de Dakar, le 22 juin 2021 au Monument de la Renaissance africaine, à Dakar
24 Juin 2021

Le projet pilote de matérialisation de la capture du dividende démographique s’est invité, ce mercredi 23 juin, au deuxième jour du Forum de Dakar. C’était dans le cadre d’un panel co-animé par le Bureau Afrique de l’Ouest et du Centre de l’UNFPA qui y a prolongé les « 25 heures de Dakar ».

Le projet pilote de matérialisation de la capture du dividende démographique a attiré toutes les attentions lors du Forum de Dakar qui a convoqué la réflexion autour du thème « Vivre en ville en 2030 : investir, innover, inclure ».

Le panel sur « Retour d’expérience sur des initiatives phares en milieu urbain » s’est finalement focalisé sur le projet pilote Fass Emergent (FassE) qui matérialise la capture du dividende démographique.

Le secrétaire général de la mairie de Fass, M. Samba Baldé, a brandi des réalisations concrètes pour démontrer la matérialisation de la capture du dividende démographique dans un quartier cosmopolite qui regroupe toutes les sensibilités sénégalaises, voir africaines.

Il a ainsi énuméré des réalisations sur le plan économique avec l’autonomisation des femmes, sociale, culturelle, sanitaire avec la construction d’un centre de santé, éducatif, l’accès aux soins de santé de la reproduction, entre autres.

Selon lui, ces résultats ont été obtenus en partie grâce à l’implication des jeunes dans tout le processus.

Sur la même lancée, Alima Dramé, secrétaire permanent de AfriYan Afrique de l’Ouest et du Centre souligne l’originalité du projet FassE qui, selon elle, réside dans une forme de partenariat qui est inédite.

Beaucoup de partenaires ont regroupé leurs ressources techniques et financières au bénéfice de ce projet. D’où la pertinence des résultats obtenus.

Le secrétaire général de la mairie de Fass annonce que la mise à l’échelle de ce projet est imminente et que des démarches sont en train d’être entretenues dans ce sens.

L’UNFPA rappelle que le Projet Fass Emergent est exécuté dans une commune urbaine populaire qui présente encore certains des traits des pays de l’Afrique au Sud du Sahara en matière de transition démographique.

Le bureau régional Afrique de l’Ouest et du Centre indique que la baisse de la mortalité infantile qui y est observée n’a pas encore conduit à une baisse conséquente de la fécondité. Le nombre moyen d’enfants par femme est encore élevé (5,4 enfants par femme contre une moyenne mondiale de 2,5) et fait que l’Afrique a un taux de croissance démographique encore deux fois plus élevé que la moyenne mondiale

Le Projet Fass Emergent traduit sur un plan local cette prise de conscience en phase avec la recommandation faite en 2015 par l’Union Africaine (UA) et la Commission Economique pour l’Afrique (CEA) en faveur de l’intégration de la dimension démographique dans tous les programmes de développement et au renforcement du lien entre croissance démographique et progrès économique à travers la promotion d’un développement inclusif.

Fort opportunément, souligne l’UNFPA, le Projet Fass Emergent fait des femmes, des adolescents et des jeunes les agents du changement à opérer, le moteur de cette croissance économique, le vecteur de la solidarité intra et intergénérationnelle, l’aiguillon du renforcement des institutions et de l’efficacité des services publics.

Les réformes et les actions identifiées encouragent une plus grande maîtrise de la taille des familles, la protection de la petite enfance, l’accès des femmes, des adolescents et des jeunes aux programmes d’instruction et de formation appropriés, pour la promotion de leur employabilité et de l’emploi.

L’urbanisation, un obstacle à franchir pour une bonne réplication

La réplication du projet Fass Emergent devra prendre en compte un contexte qui, selon le Maire de Bargny, M. Gaye Abdou Ahmed Seck, est marqué par des conséquences d’une urbanisation avec l’absence d’aménagement.

Selon lui, l’écrasante majorité des populations africaines vivra dans les villes à l’horizon 2030 – 2050.

M. Seck souligne l’absence d’étude d’aménagement et de cadre réglementaire dans nos pays.

Il se désole du fait qu’au Sénégal, 97 milliards de F Cfa, ont été consentis dans le cadre d’indemnisation foncière du seul projet Train express régional (Ter).

A son avis, la maitrise des données est essentielle dans l’aménagement du territoire sans oublier la gestion des risques.

L’édile de Bargny s’est, par ailleurs, félicité du changement de paradigme dans la manière de gérer nos villes avec des initiatives tentant à rectifier le tir.

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