Le gouvernement fédéral du Nigeria et ceux des États fédérés ont largement approuvé, lundi 30 août dernier, le programme de création de zones de transformation agro-industrielle spéciales (SAPZ), auquel la Banque africaine de développement et ses partenaires se sont engagés à apporter 520 millions de dollars américains de financement.
Le programme mis en œuvre dans le cadre de partenariats public-privé vise à développer des chaînes de valeur prioritaires à travers l'amélioration des infrastructures dans les zones rurales. Il sera axé sur la transformation des matières premières et des produits de base.
Lors d'une séance d'information de haut niveau organisé lundi dernier, Zainab Shamsuna Ahmed, ministre nigériane des Finances, du Budget et de la Planification nationale, a réaffirmé l'engagement du gouvernement fédéral à mettre en place des politiques et mesures incitatives pour attirer le secteur privé dans ces zones et réussir la mise en œuvre du projet. « Le gouvernement fédéral s'est engagé à réussir la mise en œuvre de ce programme, dont l'objectif est d'augmenter la production agricole, réduire la pauvreté et intensifier la création d'emplois dans tout le pays », a-t-elle assuré.
Le Groupe de la Banque africaine de développement, le Fonds international de développement agricole (FIDA) et la Banque islamique de développement (BID) ont fait le point sur la mobilisation des ressources, après consultation des principaux acteurs, notamment publics et privés.
« A l'instar d'autres pays, les SAPZ permettront de créer des emplois, d'améliorer les compétences et de faciliter le développement des chaînes de valeur agricoles au Nigeria, a souligné Beth Dunford, vice-présidente chargée de l'Agriculture et du Développement humain et social du Groupe de la Banque. Les investissements du secteur privé sont indispensables au succès des SAPZ et à la mise en place de politiques adaptées. Il faut passer à l'action dès maintenant ! La Banque est prête à accélérer le mouvement. »
Selon Lamin Barrow, directeur général de la Banque africaine de développement au Nigeria, « la Banque et ses partenaires sont en train de mobiliser 520 millions de dollars américains pour cofinancer la première phase du programme au Nigeria, qui sera mis en œuvre par phases dans six zones géographiques. »
Le programme au Nigeria comprend quatre composantes complémentaires : le développement des infrastructures et la gestion des pôles agro-industriels, la productivité et la production agricoles, le développement politique et institutionnel, la coordination et la gestion du programme.
Zainab Shamsuna Ahmed a précisé que l'ensemble des États du Nigeria étaient éligibles au programme SAPZ. Outre Abuja, la capitale fédérale, sept États - Kaduna, Kano, Kwara, Imo, Cross River, Ogun et Oyo - sont concernés par la phase 1 du projet. Les États de Bauchi, Lagos, Niger, Jigawa, Ekiti, Taraba, Benue, Sokoto, Ondo, Nasarawa, Gombe et Kogi souhaitent rejoindre cette phase.
« Le modèle de SAPZ relève d'une stratégie d'industrialisation destinée à transformer les espaces ruraux défavorisés en zones de prospérité, à endiguer l'exode rural, à mettre fin à l'insécurité humaine induite par les affrontements entre éleveurs et agriculteurs et à créer des emplois pour les jeunes Nigérians », a expliqué Oyebanji Oyeleran-Oyeyink, conseiller principal pour l'industrialisation du président du Groupe de la Banque africaine de développement.
Le ministre nigérian de l'Industrie, du Commerce et de l'Investissement, Otunba Richard Adebayo, a salué cette initiative stratégique, soulignant qu'« une forte participation du secteur privé offrira la garantie que le projet s'aligne sur le programme d'industrialisation du gouvernement fédéral ».
« Ce projet phare nous permettra de porter notre relation avec la Banque africaine de développement à un autre niveau, s'est félicité Donald Brown, vice-président associé du FIDA chargé de la gestion des programmes. Cette relation a débuté il y a 43 ans. Depuis, nous avons collaboré à 52 projets. Mais les SAPZ sont le projet le plus important sur lequel le FIDA et la Banque vont travailler ensemble. »
Selon Solomon Quaynor, vice-président du Groupe de la Banque africaine de développement, chargé du Secteur privé, des Infrastructures et de l'Industrialisation, « la qualité des politiques et de la conception industrielles influencera l'appétence des opérateurs du secteur privé pour le programme des SAPZ ».
Ces zones permettront aux producteurs, transformateurs et à l'ensemble de la chaîne de valeur agricole au Nigeria de devenir plus fonctionnels et rentables, a estimé Ougfaly Badji, économiste agricole principal à la BID.
Ce programme cadre avec l'une des cinq priorités stratégiques, les « High 5 » de la Banque africaine de développement : « Nourrir l'Afrique ».
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Amba Mpoke-Bigg, Département de la communication et des relations extérieures, e-mail : a.mpoke-bigg@afdb.org