Malgré un contexte politique et sécuritaire défavorable, le Document de stratégie-pays (DSP) 2015-2019 du Mali a produit des résultats satisfaisants en termes d'amélioration de la gouvernance, de créations d'emploi et de développement d'infrastructures, selon le dernier rapport d'achèvement de la Banque africaine de développement.
Le DSP 2015-2019 reposait sur deux piliers : d'une part, l'amélioration de la gouvernance pour une croissance inclusive et, d'autre part, le développement des infrastructures en soutien à la relance économique.
En ce qui concerne le premier pilier, 12 464 nouvelles petites et moyennes entreprises ont été enregistrées, le secteur privé a créé 2 563 emplois, dont 2 118 permanents (85,1% pour les jeunes et 14,9% pour les femmes) et 445 temporaires. Dans le secteur de la finance, le secteur privé a créé 2 045 emplois permanents (84,8% pour les jeunes, 15,2% pour les femmes). Dans l'industrie, 518 emplois ont été créés, dont 73 permanents (93,2% pour les jeunes, 6,8% pour les femmes) et 445 temporaires.
Il est également enregistré, la création de 11 218 emplois dans le secteur agricole, dont 7 135 permanents (29,7% pour les jeunes et 29,2% pour les femmes) et 4083 temporaires (91,1% pour les jeunes et 5,8% pour les femmes). Dans le domaine de la gouvernance, le DSP 2015-2019 a contribué à l'amélioration du système national de passation des marchés publics (les marchés publics passés par appels d'offres ouverts sont passés de 87% en 2015 à 97% en 2019), à l'amélioration de la transparence et du contrôle budgétaires, avec la publication des documents budgétaires sur le site du Ministère de l'économie et des finances, et au renforcement de la déconcentration budgétaire (21,43% du budget national sont transférés aux collectivités locales en 2019 contre 15,3% en 2015).
Quant au second pilier, plusieurs opérations stratégiques ont été menées. Dans le cadre du projet de facilitation de transport entre le Mali et la Côte d'Ivoire, 100 sur 140 kilomètres de route entre le Mali et la Côte d'Ivoire étaient achevés à la fin de l'année 2019.
« Ce projet, une fois réalisé, contribuera à réduire la fragilité du fait du développement de plusieurs activités connexes autour de ce projet en faveur des populations voisines et à réduire le niveau d'enclavement du Mali », souligne le rapport de la Banque africaine de développement.
Par ailleurs, le taux d'accès à l'eau potable s'est considérablement amélioré, passant de 36% à 67% dans la capitale du pays, Bamako, et de 49% à 61% pour les régions de Gao, Koulikoro et Ségou. En outre, sur 357 000 m3 par jour de volume d'eau prévus en 2019, 346 425 m3 par jour étaient produits (taux de réalisation de plus de 97%).
Le soutien de la Banque africaine de développement a contribué à renforcer la sécurité alimentaire et nutritionnelle. La production de riz paddy et de produits maraîchers a augmenté de plus de 93 145 tonnes entre 2015 et 2019, celle de poissons d'élevage commercialisés a connu une croissance exponentielle de 578,68 tonnes contre une cible de 24 tonnes. Le rendement moyen à l'hectare de la production végétale a plus que triplé (+223,77%) par rapport aux objectifs prévus.
Pour rappel, le DSP 2015-2019 du Mali a couvert deux cycles de reconstitution du Fonds africain de développement (FAD), le FAD-13 (2014-2016) et le FAD-14 (2017-2019). Le montant total de l'allocation basée sur la performance s'élevait à 151,15 millions de dollars américains. Classé pays fragile, le Mali avait aussi bénéficié de ressources au titre du pilier I de la Facilité d'appui à la transition (FAT) à hauteur de 171,6 millions de dollars.
La stratégie mise en œuvre a également bénéficié de ressources au titre du pilier III de la FAT (2,86 millions de dollars), de cofinancements (535,09 millions de dollars), et de ressources du guichet de la Banque pour le secteur privé (79,6 millions de dollars).
« Globalement, la plupart des résultats et produits envisagés au lancement du DSP en 2015 ont été réalisés en 2019, conclut le rapport de la Banque africaine de développement ».