Dans le sud-ouest du Niger, les habitants de Toulouaré et à Kobadjé ont rangé leur lampe-tempête. Leur quotidien a changé depuis la mise sous tension des deux communes : un dépôt de produits pharmaceutiques avec conservation de produits frais a ouvert ses portes, l'activité de vente de jus et d'eau fraîche a pris de l'ampleur et des cabines de charge de batteries de téléphones se sont installées.
Ici comme ailleurs, le Projet d'électrification rurale, périurbaine et urbaine du Niger (PEPERN) a produit ses effets. Approuvé, en 2016, par le Conseil d'administration de la Banque africaine de développement, ce projet a reçu plusieurs financements : un don de 41,8 millions de dollars et un prêt de 21,5 millions de dollars américains du Fonds africain de développement, le guichet concessionnel du Groupe de la Banque, ainsi qu'un prêt de 10,5 millions de dollars du Fonds spécial du Nigeria. Le projet doit s'achever en décembre 2022.
" Le Projet d'électrification rurale a permis de toucher des localités où il n'y avait pas de possibilité d'extension du réseau en raison du coût du diesel, explique Ousmane Chaga, coordinateur par intérim du projet. Des densifications du réseau ont été réalisées et de nouveaux villages ont pu être raccordés pour accéder à une électricité de qualité et un service continu. Cela a répondu aux besoins exprimés par les populations. "
Depuis 2017, le projet a permis la construction de quatre lignes de liaison 33 kV. Grâce notamment à la ligne Dosso-Birni N'Gaouré-Margou-Boumba, longue de 150 kilomètres, le service de l'électricité est passé de huit heures par jour à 24 heures. A Gaya, la disponibilité de l'alimentation électrique atteint 98% contre 50% avant 2017.
La réalisation des lignes Dosso-Gaya (176 km), Soraz-Tanout (115 km) et Niamey-Torodi-Makalondi (88 km) a également amélioré l'accès à l'électricité dans les zones rurales du pays. Sur le parcours des lignes de liaison, 39 villages ont été électrifiés.
En outre, le projet a contribué au développement du réseau de distribution en vue de couvrir davantage les zones urbaines, périurbaines et rurales au niveau de 30 grands centres de consommation et 50 centres secondaires. Ce volet a permis une couverture plus large du réseau électrique en le rapprochant des ménages tout en améliorant la qualité de la fourniture d'énergie et le taux d'accès.
Par ailleurs, l'installation du cinquième groupe de Gorou Banda devrait améliorer la capacité et la qualité de l'approvisionnement électrique de la zone du fleuve Niger autour de Niamey et de ses environs.
L'acquisition de matériel de branchement et de 46 000 compteurs va donner lieu au raccordement d'environ 331 200 nouveaux foyers au réseau électrique à des tarifs promotionnels de deux à trois dollars. Pour atteindre cet objectif d'ici à la fin de l'année, la réalisation des branchements dans les villages nouvellement électrifiés se poursuit, et dans les centres ruraux et urbains.