Malgré son formidable potentiel agricole, le Burkina Faso est depuis longtemps aux prises avec une insécurité alimentaire et nutritionnelle chronique.
La mauvaise utilisation de l'eau, la dégradation de l'environnement, la vulnérabilité au changement climatique et le manque d'accès aux financements et à l'information nutritionnelle sont quelques-unes - parmi tant d'autres - des causes de l'insécurité alimentaire, tant répandue dans la région du Sahel.
Et dans un pays où 82 % de la population vit de l'agriculture, la faible productivité a des répercussions sur les moyens de subsistance.
Le Programme multinational de renforcement de la résilience à l'insécurité alimentaire et nutritionnelle au Sahel, financé par le Fonds africain de développement, permet de faire face à ce défi et renforce la résilience des populations vulnérables d'agriculteurs, de pêcheurs et d'éleveurs.
Le Fonds africain de développement, le guichet concessionnel du Groupe de la Banque africaine de développement, a accordé 32 millions de dollars, dont la moitié sous forme de dons, au gouvernement burkinabè pour la mise en œuvre du programme. Objectif : renforcer l'autonomisation des femmes et le bien-être des enfants, développer des infrastructures rurales pour soutenir l'hydro-agriculture durable, la foresterie, le pastoralisme, la pêche et l'apiculture.
Le Programme multinational de renforcement de la résilience à l'insécurité alimentaire promeut également l'économie des filières post-récolte et l'accès aux marchés. Il s'attache également à améliorer la qualité nutritionnelle des aliments et les rendre accessibles aux populations vulnérables.
Depuis le lancement du projet en 2015, il a apporté un soutien indispensable aux populations les plus vulnérables dans 92 communes, situées dans les régions du Centre, du Centre-Sud, du Centre-Ouest, du Plateau central, de la Boucle du Mouhoun et du Sahel notamment.
Les revenus de certains éleveurs ont augmenté jusqu'à 30 %. L'accès aux infrastructures publiques s'est amélioré, ce qui a permis de renforcer les chaînes de valeur et d'améliorer les conditions de vie.
Dans le village de Saria, l'éleveur Barkissa Rouamba décrit l'impact que le programme a eu sur sa vie.
Grâce au programme, plus de 200 installations sanitaires publiques et 60 forages communautaires ont été construits. Cécile Kantiono, présidente de l'association de femmes " Yidjandureega ", parle de l'impact du programme sur sa communauté :
Trois centres de santé communautaires ont été normalisés grâce à la construction de maternités, de latrines, de dépôts de médicaments essentiels génériques et de logements d'infirmiers dans les communes de Boussé (Wa), Manga (Sakouilliga) et Mansila au Sahel (Tianbongou). À cela s'ajoute la construction de six centres de soins pédiatriques dans les communes de Réo, Boromo, Nouna, Kombissiri, Poa et Ouaga (Centre médical Paul VI). Ces centres permettent aux mères d'accéder à des soins de santé maternelle et à des séances de sensibilisation sur la nutrition et l'alimentation des enfants.
Séraphine N'do, membre de l'association de femmes " Yidjandureega ", raconte son histoire :
Une fois clôturé, ce programme à la dimension régionale devrait avoir permis de réduire de 5 % l'insécurité alimentaire chronique dans sept pays du Sahel.