La Grande île traverse une période particulièrement difficile si l'on se réfère à la multitude de grèves et de contestations qui surgissent un peu partout. Il ne s'agit pas encore d'une lame de fond qui peut tout emporter sur son passage, mais cela ressemble à plusieurs vagues de colère se formant presque en même temps et témoignant d'un véritable sentiment de malaise. L'atmosphère qui règne en ce moment ne présage rien de bon et la tension qui s'accumule peut se transformer en une explosion sociale si les autorités n'arrivent pas à apporter des solutions rapides aux revendications présentées.
Une atmosphère de plus en plus délétère
Ce sont plusieurs secteurs de l'administration publique qui sont secoués par des grèves paralysant toute activité et préjudiciables pour le pays. Après le ministère des Affaires étrangères qui a vu ses agents refuser de se soumettre aux injonctions de leur ministre, c'est au tour de ceux du ministère de l'Enseignement supérieur de dire haut et fort leur volonté de continuer leur mouvement devant la non prise en compte de leurs revendications. Les employés de l'ASECNA Madagascar vont participer à l'arrêt de travail décrété par l'ensemble du personnel de l'entreprise en Afrique. Ce qui s'est passé au niveau de l'APMF est tout aussi grave car les membres du syndicat de cette agence demandent la démission du DG qui refuse tout net de démissionner. Le ton qui ne cesse de monter est le début d'une véritable révolte et les menaces proférées peuvent se muer en actions déstabilisant tout le système. Ce sont les faits d'actualité les plus visibles en ce moment, mais d'autres incidents tout aussi perturbants ont lieu sur tout le territoire. En apparence, la population ne semble pas y prêter attention, mais on sent quand même un malaise qui se répand insidieusement. Les commentaires qui fusent ici et là traduisent un début de frustration. Le qualificatif qui traduit parfaitement l'état d'esprit actuel est " délétère " comme l'atmosphère actuelle.