Plusieurs dizaines de milliers de civils soudanais ont fui les combats pour trouver refuge dans les pays voisins, dont le Tchad, qui accueille déjà plus de 400 000 Soudanais arrivés depuis la guerre du Darfour débutée en 2003. Les nouveaux arrivants se concentrent dans le village frontalier de Koufroun. Le gouvernement et les ONG tentent de les recenser, mais pour ceux qui ont perdu leurs documents d'identité, il faut s'armer de patience avant d'obtenir une aide alimentaire.
Koufroun n'était qu'un petit hameau. Il s'est transformé camp de fortune qui s'étend à vue d'oeil, peuplé de plus de 20 000 réfugiés soudanais, selon le HCR.
Chargée de quelques bagages et de souvenirs douloureux, Zenab Adam Hassan a perdu deux parents proches. « Ils nous ont attaqués, ils ont brûlé nos maisons, on ne pouvait rien faire, on n'a rien pu sauver, pas même nos papiers. Chacun a pris ses enfants et s'est mis à courir pour s'enfuir le plus loin possible. »
Arrivée depuis une semaine, Zenab Adam n'a pas encore le précieux bracelet qui permet de recevoir l'aide alimentaire... Un enfant sous chaque bras, les six autres à sa suite. Elle part à la rencontre d'Abdelmoumine Malhafiss, chargé de recensement pour la Croix-Rouge tchadienne et la Commission nationale des réfugiés. « Elle dit que sa maison a été brûlée, elle a même tout perdu, ses documents de référence, mais ce que je lui propose, c'est de patienter. Après avoir fini avec les gens qui ont des documents de référence, on essaiera de revoir son cas aussi », indique l'employé de la Croix-Rouge tchadienne.
« Nous ne sommes qu'au début de la crise »
« Une bonne partie des personnes qui sont attaquées à l'intérieur du Soudan ne peuvent pas nécessairement avoir la possibilité de quitter les zones où elles se trouvent, explique Brice Degla, coordinateur des urgences au HCR. Donc, je pense que nous ne sommes qu'au début de la crise, et que nous pourrons avoir des afflux plus importants les jours à venir. »
Koufroun concentre l'essentiel des réfugiés, mais des arrivées sont également signalées tout au long de la frontière.