En Guinée, le procès du massacre du 28-Septembre a décidément bien du mal à reprendre. Après trois semaines d'interruption due au débrayage des avocats, il faudra encore attendre. Ce sont à présent les gardiens de prison qui se sont mis en grève pour dénoncer leurs conditions de travail.
Résultat de cette grève, les accusés n'ont pas pu être extraits de la maison centrale ce mercredi matin 21 juin. Ce mouvement de protestation du personnel pénitentiaire provoque un nouveau coup d'arrêt dans le procès du massacre du stade qui vient de connaître trois semaines d'interruption.
Le 29 mai dernier, les avocats constitués dans cette affaire, qu'ils soient de la défense ou représentants des parties civiles, se sont mis en grève pour réclamer une amélioration de leurs conditions de travail sur le site de la cour d'appel. Ils demandaient également une aide financière. Leurs revendications ont finalement été entendues par le ministère de la Justice, et le procès était censé reprendre aujourd'hui. Du côté des avocats, ce faux départ provoque forcément un peu de déception, c'est ce que confiait tout à l'heure l'un des conseils des parties civiles. Impossible de savoir pour l'instant si cette grève des gardes pénitentiaires va durer.
Ils exigent plusieurs choses : l'application de leur statut particulier qui avait été signé sous l'ancien président, Alpha Condé, l'intégration à la fonction publique de ceux qui ont suivi la formation, mais n'ont jamais été engagés, certains attendent depuis dix ans. D'après le ministère de la Justice, que j'ai pu contacter, ces revendications ont déjà été satisfaites, ou sont en passe de l'être.
Au sein de ce département, on se dit « surpris » même par ce mouvement de protestation. À noter que ce débrayage intervient après l'entrée en vigueur d'un règlement intérieur très strict envers les gardes pénitentiaires, qui vise notamment à lutter contre la corruption.