Congo-Kinshasa: Phénomène kidnapping - Kinshasa en état d'alerte

Des bandes criminelles ont enlevé contre rançon au moins 170 personnes près du Parc national des Virunga en République démocratique du Congo entre avril 2017.

L'inquiétude grandissante qu'inspirent les enlèvements récurrents dans la ville capitale s'est répandue au-delà des rues et a trouvé un écho sur les réseaux sociaux.

Kinshasa ressemble de plus en plus à la cour du roi Pétaud. La ville, autant que ses habitants, sont livrés à eux-mêmes. Face à la montée de la criminalité et de la violence des gangs, les Kinois n'ont que leurs yeux pour pleurer. Ils ont cessé de croire à leur police qui ne leur donne pas des gages d'une bonne sécurisation d'eux-mêmes et de leurs biens. Ainsi va la vie dans la ville capitale de la République démocratique du Congo, aujourd'hui empêtrée dans une insécurité ambiante sans issue, sur fond d'une pyschose grandissante.

Alors que le gangstérisme urbain (Kuluna) continue de narguer l'autorité publique dans un contexte d'insécurité généralisée, le phénomène "kidnapping" vient, lui aussi, de s'inviter au débat. La coupe est donc pleine. Il ne se passe plus un jour, en effet, sans que l'on apprenne la disparition d'un concitoyen dans des circonstances souvent non élucidées. Ce qui, autrefois, pouvait ressembler à des incidents isolés, a fini par devenir un phénomène aussi récurrent qu'inquiétant.

En témoignent les messages d'alerte balancés à longueur des journées, via les médias ou les réseaux sociaux, par des familles victimes en quête d'un membre disparu. En fin de compte, après des vaines recherches, les ravisseurs se signalent, par des voies détournées, pour exiger le paiement d'une rançon contre libération de leur "proie". Pour peu, on se croirait dans une série hollywoodienne, mais hélas! La psychose est telle que la prudence est désormais requise pour tout passager à bord d'un taxi ou taxis-bus.

%

Il appert que les petites voitures japonaises communément appelées "Ketch" sont très prisées par les ravisseurs qui s'en servent pour opérer, de nuit comme de jour, sans oublier les fameux taxis-motos également mis à contribution. Le sort réservé aux victimes demeure souvent mystérieux. À défaut d'une demande de rançon, la victime est jetée à un endroit isolé après l'avoir dépouillé de ses effets ou, dans la pire de cas, abattue froidement, loin des regards indiscrets. Entre-temps, une folle rumeur d'une prétendue vente des organes humains et d'enfants à bas âge circule dans la ville, impliquant un réseau des malfrats. La prudence reste de mise...

Nonobstant le récent joli coup de filet réalisé par la police avec l'arrestation de vingt-sept présumés kidnappeurs présentés dernièrement devant le vice-Premier ministre en charge de la Sécurité, la psychose est loin de quitter les esprits. Plus que jamais, les forces de l'ordre sont appelées à intensifier les patrouilles, diurnes et nocturnes, pour éradiquer ce fléau et restaurer la sécurité dans la ville.

Elles sont également astreintes à faire respecter les mesures de sécurité routière prises, notamment l'interdiction de circulation des voitures aux vitres teintées, l'affichage du numéro d'identification pour les taxis et taxis-bus, le respect du nombre de passagers à bord, le signalement des intrus dans la corporation des chauffeurs, etc. Tous les services de sécurité de la ville de Kinshasa devraient dorénavant s'impliquer dans cette lutte en vue de garantir la sécurité des passagers sur le trafic urbain. Pour l'heure, les Kinois sont appelés à la prudence, à la vigilance et à l'entraide pour se sécuriser mutuellement et protéger leurs proches.

AllAfrica publie environ 400 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.