La Mauritanie va recevoir 767 000 dollars du Fonds africain de développement, le guichet concessionnel du Groupe de la Banque africaine de développement, pour développer l'élevage, deuxième pourvoyeur d'emplois du pays. Le ministre mauritanien de l'Économie et du développement durable, Abdessalam Ould Mohamed Saleh, et la directrice générale adjointe pour l'Afrique du Nord du Groupe de la Banque, Malinne Blomberg, ont signé à cet effet une lettre d'accord, ce 19 juillet 2023, à Nouakchott en présence du ministre de l'Élevage Hmedeît Ould Cheine.
L'accord ouvre la voie au gouvernement mauritanien pour déployer le Programme de valorisation du potentiel agropastoral naturel de la zone saharienne-projet de développement inclusif des filières d'élevage (projet AWKAR). Le projet vise à valoriser les ressources agropastorales disponibles dans la partie nord-est (Dahr) de la région du Hodh Chargui. L'objectif est d'apporter une solution aux problèmes et contraintes multidimensionnels du secteur agropastoral et d'ouvrir des perspectives à des projets et programmes plus structurants dans le secteur de l'élevage pour la valorisation des ressources agropastorales disponibles.
Le ministre Abdessalam Ould Mohamed Saleh a relevé certaines de ces contraintes : « Plusieurs défis continuent d'entraver le développement durable du secteur dont le manque d'infrastructures, la faiblesse de capacités des services régionaux, les conflits autour des ressources naturelles et la faible valeur ajoutée. C'est à ces insuffisances que le projet objet de cette signature va s'attaquer », a-t-il expliqué.
L'élevage joue un rôle crucial dans la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations mauritaniennes. Entre 60 à 70 % de la population mauritanienne tirent une partie ou l'intégralité de leurs revenus de l'élevage. Le secteur contribue pour environ 9,8 % au PIB du pays, selon l'Agence nationale de la statistique (ANSADE 2021). C'est ce qui avait fait dire au président mauritanien Mohamed Ould Cheikh El-Ghazouani, lors de la première édition de la foire sur l'élevage tenue à Timbedra le 31 mars 2021 : « L'élevage est la richesse nationale de la Mauritanie. »
Le financement du Fonds africain de développement permettra de réaliser les études de faisabilité du projet ainsi que celles relatives aux sauvegardes environnementale et sociale. Il permettra également de développer le plan directeur d'investissement de l'élevage en Mauritanie. Le projet sera mis en oeuvre par l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO). Cette signature marque le lancement effectif des études incluses dans le projet, qui avait été approuvé en février 2023 par le Conseil d'administration du Fonds africain de développement.
« La Banque africaine de développement se réjouit de participer au développement du secteur de l'élevage, en renforçant ainsi notre partenariat avec le gouvernement mauritanien », s'est félicité Malinne Blomberg.
Le projet AWKAR s'inscrit dans le prolongement d'une série d'appuis réguliers et cohérents du Groupe de la Banque pour le développement du secteur de l'élevage en Mauritanie. Depuis 2021, le gouvernement mauritanien a sollicité l'accompagnement du Groupe de la Banque dans le développement de ce secteur. Ce soutien a permis de conduire une étude sur la chaîne de valeur viande et une autre sur celle du lait. Ces études réalisées sur la base d'un processus participatif et inclusif ont été approuvées lors d'un atelier national de l'ensemble des acteurs des deux filières.
À travers sa stratégie « Nourrir l'Afrique », la Banque africaine de développement vise à transformer radicalement l'agriculture africaine en un secteur agroalimentaire compétitif et inclusif, à même de créer de la richesse, d'améliorer les conditions de vie de ses populations et de sauvegarder l'environnement.
Dans le cadre de cette même stratégie, la Banque a élaboré un plan directeur d'investissement de l'élevage (LIVEMAP) pour lever les principales contraintes dans la création de chaînes de valeur de l'élevage inclusives à hautes productivité et rentabilité. En janvier 2023, la Banque, en collaboration avec l'Union africaine et le gouvernement du Sénégal, a organisé le Sommet Dakar 2 sur la souveraineté alimentaire et la résilience, au cours duquel la Mauritanie a présenté son Pacte national centré sur le développement de l'élevage.
Afin de favoriser le développement de son potentiel, la Mauritanie s'est dotée en 2018 d'un programme national de développement de l'élevage qui vise, à l'horizon 2025, à faire du secteur un des leviers de l'économie nationale notamment à travers la valorisation de l'élevage extensif et son intégration à l'économie formelle. Le pays cherche à développer quatre filières animales prioritaires : la filière bétail et viande rouge, la filière lait et produits laitiers, la filière cuirs et peaux et enfin la filière avicole.
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