Zambie - Le secteur privé appelé à jouer un rôle clé dans la relance du pays grâce à l'aide financière et technique

27 Juillet 2023
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African Development Bank (Abidjan)
communiqué de presse

Le président de la BAD, M. Akinwumi Adesina, s'adressant aux partenaires lors d'une réunion en Zambie, en juillet 2023.

La réussite de la Zambie dans la restructuration de sa dette bilatérale de 6,3 milliards de dollars au titre du Cadre commun du G20 continue de recueillir le soutien des institutions régionales et mondiales.

Ces institutions veulent s'assurer que le pays respecte l'accord sur la dette, s'attaque au problème de la dette envers les créanciers commerciaux privés -- y compris les détenteurs d'euro-obligations -- et met en oeuvre des réformes essentielles à sa reprise et à sa croissance économiques.

Le Groupe de la Banque africaine de développement a tenu des réunions à Lusaka la semaine dernière, réunissant des représentants des Nations unies, de l'Union européenne, du Fonds monétaire international, de la Banque mondiale, de gouvernements étrangers (dont les États-Unis et le Royaume-Uni) ainsi que du secteur privé, pour se rallier à la Zambie en lui apportant un soutien financier et technique.

Le président de la Banque africaine de développement, M. Akinwumi Adesina, a conduit une délégation à ces réunions. « Le point de départ est maintenant de s'assurer que le traitement de la dette fonctionne et que la Zambie ne retombe pas dans une crise de la dette » a-t-il déclaré.

M. Adesina a présenté plusieurs mesures qui, une fois approuvées par le Conseil d'administration de la Banque, permettront de débloquer un total de 318 millions de dollars, dont 150 millions de dollars d'appui budgétaire de la Banque à la Zambie. L'allocation annuelle résiduelle de 168 millions de dollars proviendra de son guichet concessionnel, le Fonds africain de développement, et servira à financer d'importantes infrastructures transformatrices, notamment dans les domaines des liaisons énergétiques, routières et ferroviaires avec le Mozambique, l'Angola et la République démocratique du Congo.

Le chef de la délégation de l'Union européenne en Zambie et auprès du Marché commun de l'Afrique orientale et australe (COMESA), M. Jacek Jankowski, a déclaré que l'UE avait repris l'appui budgétaire à la Zambie en commençant par un montant de 299 millions d'euros. « En outre, l'Union européenne fournira 60 millions d'euros pour la santé et l'éducation, 30 millions d'euros pour la réhabilitation du barrage de Kariba (qui fournit un tiers de la production d'électricité de la Zambie) et les 20 millions d'euros restants serviront à soutenir les petits exploitants agricoles », a déclaré M. Jankowski.

La Banque mondiale a d'ores et déjà approuvé une opération à l'appui des politiques de développement de 275 millions de dollars en faveur de la Zambie, afin de soutenir les réformes entreprises par le pays pour rétablir la viabilité budgétaire et la viabilité de la dette et pour promouvoir une croissance tirée par le secteur privé.

En août dernier, le FMI a approuvé un programme de 1,3 milliard de dollars sur trois ans à l'appui des réformes du gouvernement visant à reprendre le contrôle de la dette publique.

Preya Sharma, représentante résidente du FMI à Lusaka, a déclaré que la Zambie « fait beaucoup en matière de réformes ». « Elle entreprend de vastes et importantes réformes, notamment la suppression des subventions aux carburants, l'amélioration de la gestion de la dette publique et de la gouvernance », a-t-elle déclaré.

La majeure partie de la dette extérieure de la Zambie est détenue par des créanciers bilatéraux, mais il y a eu une croissance rapide de la dette privée qui a presque triplé en six ans pour atteindre 18,8 milliards de dollars en 2020.

La Banque africaine de développement met à la disposition de la Zambie l'ensemble des services de la Facilité africaine de soutien juridique (ALSF) pour renégocier les modalités et conditions de la dette avec les créanciers extérieurs privés. L'ALSF, créée en 2008, a assisté plusieurs pays dans l'engagement et les négociations avec les créanciers en matière de restructuration et d'allègement de la dette. En 2021, l'ALSF a permis aux gouvernements d'épargner 14,8 milliards de dollars dans des transactions sous-jacentes.

Le président zambien Hakainde Hichilema a passé les deux premières années de son mandat à se battre pour libérer son pays de l'emprise de ce qu'il a décrit comme un « python de la dette » : « Il était impossible de faire quoi que ce soit. Nous avons perdu beaucoup de temps à cause du python de la dette. Nous voulons que l'économie fonctionne pour aider le gouvernement à répondre aux besoins du peuple zambien », a-t-il déclaré.

La Zambie a besoin d'un soutien technique et consultatif pour mettre en oeuvre des réformes en matière de gestion des finances publiques, de gestion de la dette publique, de gestion des investissements publics, de rationalisation des règles et des systèmes de passation des marchés, de renforcement des partenariats public-privé, de mobilisation des ressources intérieures, de renforcement de la transparence et de lutte contre la corruption.

Le président de la BAD, M. Akinwumi Adesina, prononçant un discours devant les partenaires au développement lors d'une réunion en Zambie, en juillet 2023.

Lors d'une autre réunion, M. Adesina a demandé aux dirigeants d'entreprises du secteur privé de tirer parti des nouvelles opportunités et d'investir davantage dans le pays.

Le président de la Banque a donné l'exemple du secteur agricole où « la Banque fournira un soutien pour aider la Zambie à réformer son programme de soutien aux intrants agricoles afin qu'il soit plus efficace, transparent et mis en oeuvre par le secteur privé, grâce à l'enregistrement biométrique des agriculteurs et à l'utilisation de bons électroniques pour fournir un soutien directement aux agriculteurs ».

Le président de la Chambre de commerce et d'industrie de Zambie, Chabuka Kawesha, a souligné les faiblesses du secteur de l'énergie. « La fourniture d'électricité est plutôt médiocre, notamment en ce qui concerne le transport, qui est nécessaire pour stimuler la production d'électricité », a déclaré M. Kawesha.

Les partenaires au développement sont convaincus que le gouvernement du président Hichilema, homme d'affaires et agriculteur, créera l'environnement favorable dont le secteur privé a tant besoin pour jouer un rôle de premier plan dans l'investissement dans d'autres secteurs clés tels que la finance, les transports, l'énergie et l'exploitation minière.

Le président de la BAD, M. Akinwumi Adesina, entouré de partenaires au développement lors d'une réunion en Zambie, en juillet 2023

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