La Banque africaine de développement a exprimé, le 20 juillet 2024 à Accra, son plein soutien à la revitalisation du Fonds pour la paix de l'Union africaine (UA) et s'est engagée à poursuivre la mise en oeuvre de stratégies innovantes pour remédier à la fragilité du continent et développer sa résilience.
La vice-présidente de la Banque chargée du Développement régional, de l'intégration et de la prestation de services, Mme Marie-Laure Akin-Olugbade, a donné cette assurance lors d'une réunion de haut niveau visant à mobiliser des ressources au profit du Fonds. Cette réunion était organisée en marge de la 6e réunion semestrielle de coordination de l'UA à Accra.
Mme Akin-Olugbade a souligné diverses initiatives de la Banque visant à favoriser la paix en Afrique, notamment par la fourniture d'une assistance technique au Fonds pour la paix. Parmi les priorités de la Banque sur lesquelles elle a insisté figurent le développement du capital humain, le renforcement des institutions, la promotion d'une gouvernance inclusive, des infrastructures et de la croissance économique. « Ces programmes ne favorisent pas que la croissance économique, mais ils s'attaquent également aux causes profondes des conflits par la promotion de l'inclusivité et l'autonomisation des groupes marginalisés », a-t-elle précisé.
Mme Akin-Olugbade a, en outre, mentionné l'émission d'obligations indexées sur la sécurité, un mécanisme financier innovant visant à mobiliser des ressources pour la consolidation de la paix et le développement. Par ailleurs, la Banque lance des banques d'investissement dans l'entrepreneuriat des jeunes afin d'autonomiser les jeunes entrepreneurs et apporter un solide soutien aux entreprises dirigées par des femmes grâce à l'Initiative pour favoriser l'accès des femmes au financement en Afrique (AFAWA). Ce programme favorisera la stabilité économique, améliorera les moyens de subsistance et renforcera l'inclusion sociale.
Le président de la Commission de l'Union africaine, Moussa Faki Mahamat, a annoncé que le Fonds avait récolté une somme proche de son premier objectif fixé à 400 millions de dollars, essentiellement sous la forme de contributions d'États membres. Il a félicité les pays qui se sont engagés envers le Fonds en dépit des défis d'envergure mondiale auxquels ils sont confrontés.
« Un tel résultat reflète l'unité et la détermination de nos membres », a affirmé M. Mahamat, tout en les exhortant à poursuivre leurs efforts en s'appuyant sur cette réussite.
M. Mahamat a invité le secteur privé, les institutions financières multilatérales, les entreprises publiques, les individus très fortunés et les philanthropes à soutenir le Fonds, insistant sur le fait que « la paix est notre affaire à tous ».
La directrice du Fonds pour la paix de l'UA, Mme Dagmawit Moges, a annoncé la mise en place d'un groupe d'évaluation indépendante pour évaluer les dépenses du Fonds. Ce groupe sera composé de deux représentants de chaque région d'Afrique et un représentant de la Banque africaine de développement et d'Afreximbank.
« Nous appliquons une solide stratégie organisationnelle pour nous assurer des engagements du secteur public, d'institutions multilatérales, mais aussi de résidents et de la diaspora », a ajouté Mme Moges, expliquant qu'au cours des trois derniers mois, l'UA est parvenue à intéresser le secteur privé et d'autres organismes dans cinq États membres, à savoir le Kenya, l'Égypte, le Nigéria, l'Afrique du Sud et le Cameroun. Grâce à cet engagement, de plus gros partenariats soutiennent les activités du Fonds. Mme Moges a félicité l'Association du personnel de l'UA, qui contribue volontairement au Fonds.
La réunion a rassemblé des ministres des États membres africains, des diplomates, des chefs d'entreprise, des acteurs du secteur privé, des représentants d'organisations panafricaines et de communautés économiques régionales, des banques commerciales et des institutions de financement du développement.
La manifestation n'a pas seulement servi de plateforme pour redonner de la vigueur à la mobilisation de ressources pour le Fonds, elle a également mis en avant la culture dynamique d'une Afrique autodéterminée, avec de la musique, des danses et des hommages rendus à des panafricanistes de premier plan, dont le docteur Kwame Nkrumah, qui a conduit le Ghana à l'indépendance et qui est ensuite devenu le premier président du pays.