Depuis que le mot d'ordre de grève de la faim été mis à exécution, il y a eu un suivi dans les différentes maisons d'arrêt. «Je n'ai pas le chiffre exact du nombre de prisonnier qui observent la grève de la faim. Mais je sais que la semaine passée, ils étaient autour de trois cents (300). Je sais qu'aujourd'hui la grève de la faim n'est plus observée par la grande majorité d'entre eux», a dit le ministre de la Justice.
Selon toujours Ismaïla Madior Fall, certains détenus comme Juan Branco avait fait l'option d'une grève de la faim totale. Le leader du Pastef, Ousmane Sonko, qui observait une grève de la faim partielle, l'a arrêté samedi dernier. «Il y a la grève de la faim partielle, on ne s'alimente pas, mais on boit de l'eau pour que le corps ne se déshydrate pas. C'est l'option de grève de la plupart des pensionnaires des établissements pénitentiaires du Sénégal. C'est l'option de Ousmane Sonko, depuis qu'il est à la Maison d'arrêt de Sébikhotane. Il résulte des constations de l'Administration pénitentiaires que le samedi matin, Ousmane Sonko a pris son petit déjeuner, il aurait donc interrompu sa grève de la faim», explique-t-il.
Le maire de Ziguinchor est toutefois admis dans une structure sanitaire. «Ousmane Sonko est admis à l'hôpital Principal. Quand il est arrivé, il a suivi des soins, il se porte mieux. Je vois, dans les réseaux sociaux, les militants de son parti qui disent qu'il est mal en point, ils montrent que leur leader est courageux et résistant. Il n'est pas malade. Il est bien suivi à l'hôpital Principal, dans un centre où il y'a le plateau technique pour assurer sa prise en charge», a-t-il soutenu.
Par ailleurs, Ismaïla Madior Fall est revenu sur les troubles notés dernièrement, en faisant état de plusieurs arrestations. «Depuis quelques jours, suite aux scènes de violences et d'actes terroristes, barbares, orchestrés ces derniers jours, consécutifs à une série d'appels à l'insurrection lancée par un leader politique, des journalistes mais aussi des citoyens qui ont occasionné des morts, de nombreux blessés, provoqué le saccage de divers biens publics et privés, les services de sécurité ont procédé à l'arrestation de plusieurs personnes. Les arrestations sont essentiellement dans la région de Dakar et Ziguinchor. Elles sont poursuivies pour des actes et faits graves du terrorisme notamment, d'appels à l'insurrection, d'actes et manoeuvres de nature à compromettre la sécurité publique ou à provoquer des troubles politiques graves».
A son avis, «les arrestations s'inscrivent essentiellement dans le rétablissement de l'ordre, de la sécurité et de la tranquillité publique. Dans un pays, quand des individus s'illustrent par des appels à l'insurrection, posent des actes qui compromettent la sécurité publique, l'Etat est obligé de les arrêter. La mission régalienne de l'Etat est de défendre l'ordre public, les personnes et des biens et de permettre aux gens d'aller et de venir».