Au Sénégal, des représentants de la coalition de l'opposition Yewwi Askan Wi ont indiqué avoir rencontré dans la ville sainte de Touba, le 22 août 2023, le khalife général Serigne Mountakha Mbacké, au sujet notamment du sort de l'opposant politique Ousmane Sonko, en grève de la faim suite à son arrestation le 31 juillet dernier.
Au Sénégal, les membres de la coalition de l'opposition Yewwi Askan Wi ont rendu visite au khalife général des Mourides, importante confrérie religieuse, dans la ville de Touba le mardi 22 août 2023.
L'objet de leur visite ? La situation politique au Sénégal mais surtout le cas de l'opposant Ousmane Sonko, toujours à l'hôpital alors qu'il observe une grève de la faim pour contester son placement en détention le 31 juillet, notamment pour appel à l'insurrection.
C'est avec des victuailles, dont des dattes, que la délégation de la coalition de l'opposition Yewwi Askan Wi est repartie de la ville sainte de Touba, après avoir rencontré le khalife général Serigne Mountakha Mbacké.
Des denrées destinées à l'opposant Ousmane Sonko, explique Habib Sy, le président de cette coalition. Il espère pouvoir les lui remettre en mains propres, alors que le leader politique est toujours en service de réanimation. « Nous sommes en train d'entreprendre le nécessaire pour lui transmettre le message du khalife général de vives voix », assure Habib Sy.
« Il nous a dit de rester calme »
Si peu de détails filtrent de ces concertations confidentielles, le guide religieux a demandé à Ousmane Sonko d'arrêter sa grève de la faim, assure Abass Fall, membre de son parti les Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l'éthique et la fraternité (Pastef) qui a été dissous par les autorités.
« Il nous a dit de garder notre calme et qu'il allait continuer à parler au président Macky Sall. Nous respecterons ses consignes », continue le militant. Le khalife général est un régulateur social, régulièrement sollicité pour rétablir la paix et de la stabilité au Sénégal. C'est par exemple lui qui avait demandé aux jeunes d'arrêter les manifestations en mars 2021 après cinq jours de meurtrières émeutes à la suite de l'arrestation d'Ousmane Sonko, pour trouble à l'ordre public.