Les élections municipales et régionales auront lieu demain, 2 septembre 2023, en Côte d'Ivoire. Le moins que l'on puisse dire, c'est que la bataille promet d'être rude dans les communes de Cocody, Port-Bouet, Yopougon, etc.
Ce d'autant que ces élections constituent un test grandeur nature pour tous les partis politiques en lice dans la perspective de la présidentielle de 2025. En effet, pendant que le Rassemblement des Houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP) cherche à confirmer son poids sur l'échiquier politique, le Parti démocratique de Côte d'Ivoire-Rassemblement démocratique africain (PDCI-RDA) de feu Henri Konan Bédié (HKB) et le Parti des peuples africains de Côte d'Ivoire (PPA-CI) de Laurent Gbagbo, n'entendent pas faire de la figuration. Ils sont convaincus qu'ils tailleront des croupières à la majorité présidentielle.
N'est-ce pas d'ailleurs pour cette raison qu'ils ont décidé de mutualiser leurs forces à travers une alliance politique ? C'est de bonne guerre. Car, en politique, tous les moyens sont bons pour peu que l'objectif soit atteint.
C'est ce qui explique d'ailleurs que les ennemis d'hier peuvent subitement devenir des alliés tout comme, suivant le concours de circonstances, les alliés d'hier peuvent devenir des adversaires jurés. C'est la triste réalité. C'est dire qu'en politique, les alliances se nouent et se dénouent au gré des intérêts.
On espère que ces élections se dérouleront dans un climat apaisé
Cela dit, on espère que ces élections régionales et municipales qui suscitent beaucoup d'engouement, et cristallisent beaucoup d'attentions, se dérouleront dans un climat apaisé et que les résultats qui en sortiront, ne donneront pas lieu à des contestations à travers des manifestations violentes de rues.
La Côte d'Ivoire n'a plus besoin de ça ; elle qui, à l'issue de chaque consultation électorale, bascule quasiment dans la violence. Il faut travailler à vaincre ce signe indien. Mais en attendant, on ne peut que rendre hommage aux différents candidats en lice qui ont donné à voir une campagne civilisée qui s'est, globalement, déroulée sans heurt ni incident. C'est tout à leur honneur.
On espère seulement que les uns et les autres garderont la même hauteur d'esprit et ce, jusqu'au terme du processus électoral. Si, à l'issue de la proclamation des résultats, il s'en trouve des candidats qui s'estiment lésés, ils feraient mieux de recourir aux voies légales pour faire entendre leur cause. C'est le seul recours qui vaille !
Toutefois, on ne peut s'empêcher de s'interroger sur l'avenir politique de cadres de certains partis politiques qui, défiant les consignes de leur hiérarchie, ont décidé d'aller aux élections en candidats indépendants. Ce qui leur a valu d'être suspendus temporairement pour acte d'indiscipline ou de rébellion.
En pareille occurrence, la levée de la sanction, on le sait, dépend du nombre de voix que ces « indisciplinés » obtiendront. S'ils arrivent à se faire élire, sans doute retrouveront-ils, pour autant qu'ils le souhaitent, leurs places respectives dans leurs partis d'origine. Car, en politique, aucun parti ne prendra le risque d'exclure un militant et de surcroit un cadre s'il apporte la preuve qu'il dispose d'une très bonne base électorale.
B.O