Madagascar: Élection - Les pays partenaires insistent sur la tenue de la présidentielle

Palais présidentiel d'Ambosorohitra, centre-ville d'Antananarivo.

Après avoir rencontré les acteurs de part et d'autre, huit entités diplomatiques ont publié un communiqué conjoint, hier. Elles insistent sur le respect de la Constitution et du calendrier électoral.

Vigilance. C'est ainsi que les entités internationales signataires du communiqué publié, hier, présentent leur posture face aux "derniers développements relatifs à la préparation de l'élection présidentielle". Une missive dans laquelle le soutien au processus électoral est réaffirmé. Le texte est publié au surlendemain de la rencontre entre Christian Ntsay, Premier ministre, et des pays membres du Groupe des sept puissances mondiales ou G7.

Et quelques jours après la rencontre de ces mêmes diplomates avec les onze candidats qui contestent la candidature de Andry Rajoelina et l'intérim à la tête de l'État assuré collégialement par le gouvernement, les signataires du communiqué "réitèrent l'importance du respect de la Constitution et du calendrier électoral (...)". En tête de la liste des signataires, il y a la délégation de l'Union européenne (UE), et la représentation de l'Organisation internationale de la francophonie (OIF).

Il y a également les ambassades d'Allemagne, des États-Unis, de la France, du Japon, du Royaume-Uni et de la Suisse. Le communiqué ajoute que ces partenaires internationaux de Madagascar "réaffirment leur soutien à un processus électoral conforme aux normes internationales, c'est-à-dire transparent, inclusif et apaisé".

Ces représentations internationales parlent également de "la confiance dans le processus", comme "un élément fondamental pour l'acceptation par tous du résultat du scrutin pour garantir la stabilité de Madagascar". Un rappel de "leur attachement aux libertés fondamentales, notamment le droit de réunion et de manifestation pacifique, ainsi qu'à l'égalité de traitement de tous les candidats par les pouvoirs publics et médias (...)".

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Botter en touche

À s'en tenir aux indiscrétions, le point sur lequel les différents acteurs sont en accord est le respect du maintien en l'état du calendrier électoral. Les termes du communiqué ont, par ailleurs, déclenché une farandole de commentaire et d'interprétation. Suivant leurs sensibilités politiques, ceux qui se présentent comme étant des analystes politiques sur les réseaux sociaux, y sont allés de leur conclusion. De sources avisées, cependant, le respect du calendrier électoral suivant le prescrit constitutionnel est le sens du message publié hier.

Selon la Loi fondamentale, en effet, "l'élection du président de la République a lieu trente jours au moins, et soixante jours au plus, avant l'expiration du mandat du Président en exercice". Parmi les signataires du communiqué d'hier, les États-Unis ont déjà affirmé leur soutien au processus électoral dans une déclaration publiée le 10 septembre.

La question de la compréhension et de la confiance des citoyens dans le processus y a déjà été soulevée. Les USA ont alors encouragé les organes électoraux à renforcer les actions dans ce sens. Pareillement sur la conformité aux normes internationales. L'attachement aux libertés fondamentales, il s'agit d'un rappel des engagements de la Grande île vis-à-vis des principes démocratiques, mais aussi, des principes inscrits dans le cadre juridique des élections.

"La communauté internationale s'engage à soutenir le processus électoral par le biais du "Basket Fund". En tant que partenaire, son rôle est de rappeler les principes et échéances prévus par la Constitution et les lois. En aucun cas, elle ne s'ingère dans les débats sur d'autres sujets", explique une des sources contactées. À la lecture du communiqué, ses signataires bottent en touche l'éventualité d'un report de la présidentielle, au profit "d'une Transition", ou de "la recherche d'un consensus politique pour une élection reconnue de tous".

Deux options privilégiées qui font leur chemin dans des rangs de l'opposition. Pourtant, face aux diplomates qu'ils ont rencontrés, vendredi, les candidats ou leur représentant auraient assuré de "leur volonté à s'en tenir au calendrier électoral déjà acté". Bien que plusieurs analystes et observateurs y lisent une prise de position, le communiqué publié hier s'abstient d'aborder de front les débats sur la double nationalité du Président sortant et la décision de la Haute Cour Constitutionnelle (HCC), sur l'intérim collégial. Les mots choisis tendent plutôt à éviter de froisser la susceptibilité des uns et des autres, selon leur obédience politique ou leur statut. Prendre position serait s'exposer à des accusations d'ingérence.

Chaque camp déploie, d'autant plus, une kyrielle d'arguments juridiques pour défendre sa position. Au fur et à mesure que les jours s'égrainent en vue du jour du premier tour, cependant, la conjoncture politique se crispe un peu plus. Les signataires concluent leur communiqué par "dans ce contexte, les partenaires poursuivront leur dialogue constant avec toutes les parties prenantes". Ils auront, justement, une réunion avec la Commission électorale nationale indépendante (CENI), ce jour, à l'occasion de la réunion du comité de pilotage du "Basket Fund".

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