Sénégal: Le tribunal de Ziguinchor annule la radiation d'Ousmane Sonko du fichier électoral

Dakar — Le tribunal de grande instance de Ziguinchor (sud) a annulé la radiation d'Ousmane Sonko du fichier électoral, a déclaré, jeudi, Me Étienne Ndione, l'un des avocats de l'opposant.

"Le juge a pris ses responsabilités en disant qu'Ousmane Sonko doit être réintégré, réinscrit par les services compétents du ministère de l'Intérieur", a dit Me Ndione à la presse.

Les avocats de M. Sonko avaient déposé un recours auprès du tribunal de grande instance de Ziguinchor, mercredi 4 octobre, en vue de l'annulation de la radiation de l'opposant des listes électorales.

Emprisonné depuis le 28 juillet dernier, ce dernier se rendra compte de sa radiation dudit fichier plus tard, vendredi 29 septembre, lorsque son mandataire est allé retirer ses fiches de collecte de parrainages auprès de la direction générale des élections (DGE), a déclaré Me Djiby Diagne aux journalistes, après le dépôt du recours, la semaine dernière.

Des sources officielles ont fait état, depuis plusieurs semaines, de sa radiation du fichier électoral, à la suite de son arrestation.

Un huissier de justice n'avait pas été commis pour lui remettre la notification de cette décision de l'administration électorale, selon ses avocats."Cette procédure va prospérer", avait soutenu Me Djiby Diagne après le dépôt du recours, ajoutant que les moyens mobilisés pour la défense de leur client étaient "costauds".

La coalition Sonko 2024 a dénoncé, vendredi 29 septembre, le "refus" de la direction générale des élections de remettre au mandataire d'Ousmane Sonko, le député Mohamed Ayib Daffé, la fiche de collecte des parrainages des candidats à l'élection présidentielle.

La Cour suprême, saisie par les leaders de Sonko 2024 en vue de l'annulation de la décision de la DGE, a rejeté la requête en référé introduite par les avocats de l'opposant.

"Nous avons été surpris que la décision soit rejetée sur la base du fait que la direction générale des élections a le pouvoir de refuser de délivrer les fiches de parrainage", avait déclaré Me Ciré Clédor Ly.

"Seul le Conseil constitutionnel statue sur la question de la validité" des candidatures à l'élection présidentielle, avait argué Me Ly.

Il soutient que "la loi ne donne pas la compétence à la direction générale des élections de dire la validité ou non de la candidature d'Ousmane Sonko".Ousmane Sonko, arrêté le 28 juillet dernier, a été inculpé d'appel à l'insurrection, d'association de malfaiteurs, d'atteinte à la sûreté de l'État et de complot contre l'autorité de l'État, trois jours plus tard.

Le jour de son inculpation, le ministre de l'Intérieur, Antoine Diome, a annoncé la dissolution de son parti, Pastef-Les patriotes.

"Pastef, à travers ses dirigeants et ses instances, a fréquemment appelé ses partisans à des mouvements insurrectionnels", a argué M. Diome, ce que les responsables de ladite formation politique et ses militants ne cessent de nier.

M. Sonko est arrivé troisième à l'élection présidentielle de 2019, derrière l'ancien Premier ministre Idrissa Seck et Macky Sall, qui s'est fait réélire lors de ce scrutin.

Pastef-Les patriotes et ses alliés constituent l'un des principaux groupes parlementaires de la législature actuelle.

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