Les Nations unies demandent une enquête sur une tuerie perpétrée au Darfour, dans l'ouest du Soudan. Le Bureau des droits de l'homme l'a annoncé vendredi à Genève. D'après son porte-parole, Jeremy Laurence, ce sont les membres de la tribu Masalit, qui n'est pas d'appartenance arabe, qui ont été ciblés par les paramilitaires des Forces de soutien rapide. Selon les Nations unies, il y aurait des centaines de victimes.
C'est au début du mois que ces exactions ont eu lieu, vers la ville d'El Geneina, la capitale du Darfour occidental. D'après Jeremy Laurence, des Masalit réfugiés dans deux camps de déplacés, ont vécu « six jours de terreur ». « Certaines victimes ont été sommairement exécutées ou brûlées vives » explique-t-il.
En mai et juin dernier, déjà, les Masalit du Darfour ont été victimes d'exactions. Dimanche, l'Union européenne, a fait part de son indignation, évoquant « une campagne de nettoyage ethnique. »
Jeudi, deux groupes armés darfouris ont décidé de s'allier à l'armée soudanaise dans son combat contre les FSR. Dans un communiqué conjoint, ils ont dénoncé « les crimes contre l'humanité » perpétrés par les paramilitaires.
Jusque-là, les nombreux groupes rebelles du Darfour avaient conservé une certaine neutralité. Mais certains, comme le Rassemblement des forces de libération du Soudan, préviennent que des combats dans les grandes villes du Darfour et le meurtre de civils pourraient mettre un terme à cette neutralité.
D'après les Nations unies, des informations crédibles ont également fait état de meurtres de civils arabes par des milices Masalit en représailles.