La région des Grands Lacs est réputée pour son instabilité chronique. Tant les pays qui composent cette partie de l'Afrique sont constamment en proie à des spasmes sociopolitiques. Pire, ils se regardent en chiens de faïence. La RDC, le Rwanda, le Burundi ou encore l'Ouganda ont tous connu de longs conflits meurtriers. Et l'escalade politico-militaro-diplomatique ne fait que suivre malheureusement son petit bonhomme de chemin au grand dam des populations qui souffrent le martyre. On se rappelle encore les tensions entre le Rwanda et Ouganda en 2019.
Avec la reprise des activités de la rébellion du M23, la RDC, de son côté, est à couteaux tirés avec Kigali. Tant et si bien qu'en pleine campagne électorale, Félix Tshisekedi avait promis de déclarer la guerre au Rwanda au moment venu. Et ce n'est pas tout. Suite à une attaque du groupe RED (Résistance pour un Etat de droit au Burundi) le 22 décembre dernier près de la frontière congolaise en territoire burundais, faisant 20 morts, on assiste à une crispation des relations entre le Burundi et le Rwanda. En effet, les autorités burundaises accusent le pays de Paul Kagame de servir de base arrière au groupe RED. C'est pourquoi les autorités de Gitega ont décidé de fermer leur frontière avec le voisin rwandais régulièrement accusé de part et d'autre d'être le parrain des rébellions dans la région.
La fermeture des frontières entre le Burundi et le Rwanda, a déjà de lourdes conséquences négatives sur les hommes d'affaires des deux pays
C'est dire si les tensions dans la région des Grands Lacs ont atteint un seuil alarmant. D'où la nécessité pour les différents acteurs de jouer balle à terre pour que la paix règne sur cette partie du continent noir où le sang a tant coulé. En fait, dans ces différentes crises dans la région, il y a certaines constances. Le territoire de la RDC, notamment, dans sa partie orientale que les autorités n'ont jamais réussi à contrôler, a toujours été le terreau des groupes rebelles.
L'exploitation des richesses y a d'ailleurs été le centre de toutes les discordes. Une autre constance, ces dernières années, ce sont les accusations permanentes contre le Rwanda, de la part des différents pays de la région, d'être en intelligence avec des groupes armés. Après l'Ouganda, la RDC, c'est maintenant le tour du Burundi d'avoir des brouilles diplomatiques avec le pays de Kagame. Encore le Rwanda, est-on tenté de s'exclamer !
Cela dit, il urge pour les dirigeants d'oeuvrer pour une décrispation de l'atmosphère dans la région.
Car, ces tensions socio-politiques et diplomatiques entravent la liberté de circuler des populations et des biens, et plombe le développement. A preuve, la fermeture des frontières entre le Burundi et le Rwanda, a déjà de lourdes conséquences négatives sur les hommes d'affaires des deux pays et de la RDC ; tant ils ont été pris de court.