COP28 - Financement innovant pour promouvoir l'agriculture intelligente en Afrique de l'ouest

30 Janvier 2024
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African Development Bank (Abidjan)
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« Agriculture intelligente au climat en Afrique de l'Ouest (AIC) : défis pour des financements innovants en soutien aux secteurs public et privé », c'est sur ce thème qu'une session parallèle a été organisée le 6 décembre 2023 à la 28e Conférence des Nations unies sur le climat (COP 28) à Dubaï, au Pavillon de la BOAD.

La session, qui a réuni des responsables de la Banque ouest-africaine de développement (BOAD), des représentants gouvernementaux, du secteur privé et de la société civile, a permis de débattre des enjeux, des contraintes et des perspectives liés aux financements innovants de l'agriculture intelligente face au changement climatique (AIC) en appui aux secteurs public et privé dans les pays de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA).

Adeyemi Sandra Freitas, PDG de Sustainable Development Africa, Christophe Deguenon, directeur de l'environnement et des ressources en eau de l'UEMOA, Esso Sam Agrignan, économiste de l'AIC, expert en politique climatique et financement-ClimSA Projet du Sénégal, Seidou Traoré, agrométéorologue et coordonnateur du projet Intra ACP ClimSa pour l'Afrique de l'Ouest et Eric Edem Amoussou, environnementaliste principal à la BOAD composaient le panel de cette session.

Ils ont noté l'importance du secteur agricole dans l'économie de la zone UEMOA, soulignant les nombreux défis auxquels il est confronté parmi lesquels ceux liés notamment au changement climatique, à la dégradation des sols, à la pression démographique et à la concurrence des importations.

« L'agriculture intelligente au changement climatique (AIC) est une approche qui vise à rendre l'agriculture plus résiliente au changement climatique et à réduire ses émissions de gaz à effet de serre. Elle repose sur un ensemble de pratiques et de technologies, telles que l'agroécologie, l'irrigation durable, l'agriculture de précision et la gestion des ressources naturelles », a expliqué Esso Sam Agrignan. Il a proposé, pour son développement, outre la mobilisation des ressources financières de la BOAD, des renforcements de capacités des acteurs agricoles à divers niveaux, et la mise à l'échelle des innovations dans l'espace UEMOA. Selon lui, il importe de repenser l'AIC en lien avec l'agroécologie dans le contexte du changement climatique car « chaque demi-degré compte, chaque année compte et chaque choix compte ».

« L'adoption de l'AIC est essentielle pour la zone UEMOA, car elle permet de réduire la vulnérabilité des populations rurales au changement climatique, d'améliorer la productivité agricole et la sécurité alimentaire, de protéger l'environnement et les ressources naturelles », a-t-il indiqué. Toutefois, il a relevé que l'adoption de l'AIC nécessitait des investissements importants, souvent difficiles à mobiliser pour les petits producteurs agricoles.

Christophe Deguenon, directeur de l'Environnement et des Ressources en eau à l'UEMOA a pointé « la dictature des urgences de la part des pouvoirs publics » en faveur des projets de promotion et d'adoption de l'AIC et de l'agroécologie dans la sous-région, d'autant plus que ces innovations agricoles ne font pas souvent le poids face à d'autres impératifs tels que la santé, la sécurité et l'éducation. Il a appelé à un suivi-évaluation des projets du secteur afin de capitaliser sur les réussites.

Seidou Traoré a relevé les principales contraintes aux financements innovants de l'AIC dans la zone UEMOA, citant, entre autres, la fragmentation du secteur agricole ; « le secteur agricole est composé d'un grand nombre de petits producteurs agricoles, qui sont souvent dispersés et difficiles à atteindre » ; l'absence de données et d'informations sur l'AIC car celles-ci sont souvent insuffisantes ou inaccessibles, ce qui rend difficile l'évaluation des risques et des opportunités de l'AIC ; et le manque de financements adaptés. « Les financements disponibles pour l'AIC sont souvent insuffisants et ne répondent pas aux besoins spécifiques des petits producteurs agricoles », a-t-il souligné.

M. Traoré a cité en référence l'ONG « ClimSa, promotrice de l'AIC » qui fait la différence au Burkina Faso du fait de sa gestion rigoureuse, du financement et du soutien des organismes financiers, agrométéo-climatiques nationaux et internationaux qui l'accompagnent.

Pour Eric Edem Amoussou, environnementaliste principal de la BOAD qui assurait la modération de la session, il existe, malgré les contraintes, un certain nombre de perspectives positives pour les financements innovants de l'AIC dans la zone UEMOA. Ces perspectives sont liées aux initiatives portant sur le développement de mécanismes de financement innovants, à la promotion de l'AIC par les pouvoirs publics de la zone UEMOA, notamment par le biais de politiques et de programmes de soutien et à l'accroissement de la demande pour les produits agricoles durables. La demande pour les produits agricoles durables, tels que les produits biologiques et les produits issus de l'agriculture de conservation, est en croissance, ce qui crée de nouvelles opportunités pour les producteurs agricoles qui adoptent l'AIC, a-t-il ajouté.

Selon ces experts, les enjeux, des contraintes et des perspectives liés aux financements innovants de l'AIC dans la zone UEMOA sont complexes. Cependant, il existe des facteurs qui devraient favoriser le développement de ces financements dans les années à venir, surtout via la BOAD qui ne ménage aucun effort pour soutenir le secteur agricole face à la crise climatique.

Par Ernest AGBOTA, Environnemental et ODD, Radio nationale du Bénin, Parakou [email protected]

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