Après un premier tour catastrophique, la Côte d'Ivoire a remporté la CAN 2024 grâce à un mental et un état d'esprit qui s'est (re) construit au tour de l'entraîneur Émerse Faé. L'adhésion de tous les joueurs a permis aux Éléphants de décrocher leur troisième étoile.
Au crépuscule de la troisième journée de la CAN 2024, conclue sur une défaite humiliante face à la Guinée équatoriale (0-4), bien malin celui qui aurait parié sur un destin de vainqueur pour la Côte d'Ivoire. Et pourtant ! Ce sont les mêmes hommes, les mêmes joueurs, et (presque) le même staff, qui vont réaliser le rêve de tout un peuple. Cela débute avec l'éviction de Jean-Louis Gasset et la promotion de son adjoint Émerse Faé. Ce dernier s'est tout de suite évertué à reconstruire le mental fracassé des Éléphants et de travailler sur l'union sacrée. « On était au bord du précipice, quasiment éliminé, et on se qualifie par miracle. Le déclic se fait à partir de là », explique le sélectionneur nouveau champion d'Afrique.
L'ancien adjoint veut concerner tout le monde pour montrer un autre visage de la Côte d'Ivoire. « J'ai fait comprendre aux joueurs qu'ils étaient 27 et que tout le groupe était important. Que la victoire pouvait venir du banc », explique-t-il. Franck Kessié, remplaçant et décisif lors du huitième de finale face au Sénégal, va matérialiser les propos de son entraîneur.
L'apport des anciens
Un nouvel état d'esprit se dessine et va porter la Côte d'Ivoire jusqu'à cette victoire finale face au Nigeria. « On a beaucoup travaillé, c'est notre force. On a montré de quoi on était capable, confirme Wilfried Singo. Quand tu rentres dans le match, il faut prouver. Avec le coach, on a trouvé une nouvelle mentalité. Une mentalité de vainqueur, pour gagner devant public. C'est incroyable ! ».
Dans sa mission commando, Émerse Faé a aussi compté sur l'apport des anciens comme Gradel, Seri et Aurier pour encadrer un groupe assez jeune. « Quand on veut aller au bout d'une compétition, on a besoin de la fougue de la jeunesse, mais aussi de l'expérience des anciens », confirme-t-il.
Champion d'Afrique avec la Côte d'Ivoire en 2015, le latéral Serge Aurier confirme le marquage à la culotte effectué sur ses jeunes coéquipiers. « Mon discours envers les jeunes, c'était d'y croire parce que ce qu'il y a au bout était magnifique. J'ai été chi..., mais la fin m'a donné raison. »
Une fin que le héros, Sébastien Haller, buteur décisif, osait à peine croire. « C'est comme dans un rêve. On l'a souvent ressassé. Aujourd'hui, c'est la réalité, lâche l'attaquant qui n'a pu retenir ses larmes après la rencontre. Il y avait beaucoup de doute. J'ai failli sortir sur l'action précédent le but parce que j'avais mal à la cheville. Ce but, ça fait du bien à moi, à l'homme que je suis, à la famille, au pays. »