En Afrique du sud, l'ANC lance ce samedi 24 février sa campagne électorale pour les élections générales du 29 mai prochain. Le parti présente son programme près de Durban, capitale du KwaZulu-Natal. Il espère conserver sa majorité mais cette élection s'annonce très serrée.
Plusieurs dizaines de milliers de personnes aux couleurs jaune et verte de l'ANC se sont rassemblées ce samedi. L'ANC a réussi à remplir un stade et c'est déjà un petit succès, souligne notre envoyé spécial, Romain Chanson.
L'un de ses concurrents, le parti de l'EFF (Economic Freedom Fighters), de Julius Malema, n'avait pas réussi, lui, à attirer autant de monde il y a seulement deux semaines. L'ancien parti de Nelson Mandela veut montrer qu'il est encore populaire en Afrique du Sud, trente ans après son accession au pouvoir. Les militants de l'ANC ont donc répondu présents et sont venus en bus de tous les coins du pays. Certains ont fait sept heures de route pour rejoindre Durban et faire la fête.
Il va cependant falloir que l'ANC mouille la chemise car les sondages sont mauvais. Le parti pourrait perdre sa majorité absolue à l'Assemblée nationale pour la première fois de son histoire. La province du KwaZulu-Natal, où se trouve Durban, est censée être une place forte historique de l'ANC, mais là aussi, les résultats sont en baisse. L'Alliance démocratique (DA), y fait des incursions et l'ancien président Jacob Zuma (2009-2018), qui a rallié un nouveau parti (MK), compte une base encore puissante dans cette région où il est né.
Dans son discours, le président Ramaphosa a reconnu les erreurs de son parti : « La corruption est un crime contre la population », a-t-il dit. Il a aussi admis les insuffisances de sa gouvernance : trop de chômage, trop de gens dans la pauvreté. Mais le parti aurait besoin, selon lui, de plus de temps. « L'ANC, promet-il, va gouverner pendant encore trente ans. »
Plus de 27 millions d'électeurs inscrits sont appelés à se rendre aux urnes le 29 mai pour renouveler leur Parlement, qui désignera le prochain président. Mais selon les enquêtes d'opinion, l'ANC, pourrait se voir contrainte à former un gouvernement de coalition. Le premier parti d'opposition, l'Alliance démocratique, encore largement perçu comme un parti blanc, a monté une coalition avec dix petites formations politiques pour battre l'ANC. Le mouvement est talonné dans les sondages par le parti de gauche radicale Economic Freedom Fighters (EFF) de Julius Malema.