Cameroun: Le gouvernement qualifie « d'activités clandestines », les alliances de l'opposition en cours

Olivier Bilé, l’initiateur de l’alliance pour une transition politique au Cameroun, Atpc à Yaoundé le 18 mars 2024

Au Cameroun, l'opposition s'insurge contre l'interdiction des plateformes politiques avant la présidentielle de l'an prochain.

Deux coalitions ; l'alliance pour une transition politique au Cameroun, Atpc et l'alliance pour le changement Apc, jugées « illégales » par le ministre de l'administration territoriale Paul Atanga Nji, sont interdites de réunions et de conférences de presse.

Leurs promoteurs dont un député et un président de parti politique risquent de subir la rigueur de la loi, en cas « de toute tentative d'organiser une quelconque activité », a prévenu Paul Atanga Nji.

La réaction de l'opposition n'a pas tardé suite au communiqué du ministre de l'administration territoriale, indiquant le caractère clandestin des plateformes politiques crées en vue de l'élection présidentielle de 2025.

« Pour nous à l'Atp, cette sortie du gouvernement est un non-événement, c'est un épiphénomène qu'il faut simplement considérer comme tel, nous considérons que les activités que nous menons s'inscrivent dans la parfaite légalité républicaine », a confié à VOA Afrique, Olivier Bilé l'initiateur de l'alliance pour une transition politique au Cameroun, Atpc.

M. Bilé soutient que, « dans tous les pays du monde depuis toujours, ont existé des cadres de rassemblement des acteurs politiques pour envisager des actions communes, et notamment lorsque les contextes se révèlent hostiles aux perspectives d'alternance ».

Le député Jean Michel Nitcheu, coordonnateur adjoint de l'alliance pour le changement Apc, a quant à lui entrepris des démarches auprès des leaders séparatistes anglophone en prison. De quoi irriter le pouvoir en place.

« Ces coalitions sont créés de manière hétéroclite et établissent un lien avec les terroristes par rapport à la crise du nord-ouest et au sud-ouest pour parler transition politique au Cameroun, cela pose un problème. Il y'a lieu de s'interroger sur l'effectivité de ces transactions sur ce qu'elles visent effectivement », analyse Bernard Amougou Mbarga, enseignant de sciences politiques.

Pour le ministre de l'administration territoriale Paul Atanga Nji, les activités futures des promoteurs d'alliances politiques sont désormais assimilables à une déclaration de guerre.

Dr Stephane Zanga, politologue pense que, « ces associations politiques s'opérant dans un environnement qui est règlementé doivent généralement requérir l'autorisation et l'assentiment de l'autorité administrative pour la tenue de leurs différentes rencontres ».

Le politologue entrevoit que « la sortie du ministre ne fustige pas la tenue des plateformes et alliances en vue de la tenue d'une élection, mais essayent de recadrer les concernés afin que cette activité ne se déroule pas dans la clandestinité ou de manière informelle mais que cela soit suivi et connu des autorités ».

Le député Jean Michel Nitcheu a qualifié de curieux le communiqué du ministre de l'administration territoriale. Titus Edzoa, ancien proche collaborateur du Président Biya s'est dit prêt à conduire une transition politique au Cameroun. « Il n'y a aucune raison d'appeler à une transition au Cameroun », a martelé René Emmanuel Sadi, ministre de la communication en guise de réaction.

Sosthène Fouda, socio politologue soutient que l'opposition est dans son rôle, pour lui « les partis politiques ont pour finalité la conquête du pouvoir, l'exercice du pouvoir donc pour le faire ils ont besoin de rencontrer les populations et différents partenaires avec lesquels ils ont pour ambition la formation d'un gouvernement ».

A un an de l'élection présidentielle, une fraction de l'opposition réunit sous l'alliance ATP, appelle à une transition politique de 2 à 3 ans au Cameroun. La deuxième alliance politique milite en faveur d'une candidature unique de Maurice Kamto, arrivée deuxième lors de la dernière présidentielle.

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