La conférence des investisseurs en eau et assainissement 2024 du Kenya, qui s'est tenue dans la capitale, Nairobi du 6 au 8 mars, s'est conclue par un appel à accélérer les investissements pour assurer l'accès universel à l'eau et à l'assainissement d'ici 2030.
La conférence a souligné la nécessité d'une collaboration pour aider les gouvernements à combler le déficit de financement grâce au financement du secteur privé, au financement mixte des banques commerciales, aux institutions de financement du développement et aux marchés des capitaux. Le Kenya a besoin d'environ 995 milliards de shillings kényans (environ 7,5 milliards de dollars) pour parvenir à un accès universel à l'eau et à l'assainissement d'ici 2030.
Mecuria Assefaw, chef de la Division de la sécurité de l'eau et de l'assainissement à la Banque africaine de développement, a souligné l'importance de diversifier les investissements dans le secteur afin de combler le déficit de financement. Il a souligné l'importance des partenariats public-privé pour assurer un approvisionnement en eau et un accès à l'assainissement pour tous.
« En facilitant la collaboration pour les partenariats public-privé (PPP), nous ouvrons une nouvelle porte aux investissements et aux capitaux », a-t-il déclaré, ajoutant que combler le déficit de financement dans le secteur nécessitait des efforts soutenus et à long terme.
M. Assefaw a fait référence à des initiatives de PPP réussies telles que le projet d'approvisionnement en eau de Kigali au Rwanda, cofinancé par la Banque et d'autres partenaires au développement, qui a permis d'améliorer considérablement les services d'approvisionnement en eau pour un demi-million de personnes.
Julius Korir, secrétaire principal au ministère kényan de l'Eau, de l'Assainissement et de l'Irrigation, a réitéré la bonne volonté politique du Kenya pour des projets de PPP dans le secteur de l'eau, notant les efforts déployés pour aligner la loi sur l'eau sur la législation en matière de PPP afin d'opérationnaliser de tels projets.
La conférence a souligné l'importance de créer un environnement propice aux investissements grâce à une bonne gouvernance et à des structures réglementaires. Emily Kilongi, chargée principale de l'eau et de l'assainissement à la Banque, a souligné qu'il est essentiel de prendre des dispositions politiques, institutionnelles et réglementaires adéquates pour faciliter les investissements dans des activités qui contribuent à la sécurité de l'eau et à un assainissement sûr.
La Banque était représentée dans d'autres sessions de haut niveau, notamment celle consacrée aux opportunités d'investissement dans les domaines du bassin versant et du changement climatique. Emmanuel Olet, chargé en chef du développement de l'eau et Benson Bumbe Nkhoma, chargé principal de la gestion et du développement des ressources en eau au sein du Département du développement de l'eau et de l'assainissement, ont appelé à des méthodes innovantes pour conserver les bassins versants tout en s'engageant auprès des communautés, compte tenu des défis émergents et accrus résultant de la croissance démographique et de l'expansion de l'utilisation des terres.
Edwin Mwangi, spécialiste du secteur privé à la Banque, a réitéré le rôle essentiel du secteur privé dans la mise en oeuvre de la construction d'infrastructures dans le secteur de l'eau et dans la réduction du déficit de financement pour atteindre l'Objectif de développement durable 6 (ODD6) grâce à des solutions de financement mixte.
La Banque africaine de développement a coparrainé la conférence, qui a été organisée par le Fonds fiduciaire du secteur de l'eau du Kenya. Elle a réuni des acteurs de différents secteurs.
Le portefeuille actif de la Banque pour le Kenya s'élève actuellement à 3,98 milliards de dollars, dont 74 % d'investissements dans les infrastructures critiques (transport, eau et assainissement, énergie).