Il y a un an, des fosses communes étaient découvertes près de Malindi, sur la côte kényane, contenant des dizaines de corps. Les victimes, des adeptes de l'Église internationale de la bonne nouvelle, la secte du pasteur Paul Mackenzie qui prêchait un jeûne extrême pour rejoindre Jésus. Aujourd'hui, 429 corps ont été retrouvés, et la phase 5 des fouilles a démarré lundi 3 juin.
Les officiers du Service des enquêtes criminelles entendent fouiller 34 nouvelles fosses communes. Leur travail est titanesque. Sur 429 corps, seuls 34 pour l'heure ont pu être identifiés et rendus aux familles. Tous les autres sont conservés à la morgue de l'hôpital de Malindi.
C'est d'ailleurs parce que les policiers ont le plus grand mal à identifier les victimes que les recherches ont été suspendues. Faute de place à la morgue, les enquêteurs ne pouvaient poursuivre les fouilles. D'après Irungu Houghton, le directeur d'Amnesty International pour le Kenya, les services mortuaires de l'hôpital de Malindi ont perdu près 31 millions de shillings de revenus au cours de l'année écoulée, soit environ 220 000 euros.
Selon l'ONG, le massacre de Shakahola a déjà fait presque deux fois plus de victimes que l'attaque terroriste la plus meurtrière au Kenya, celle contre l'ambassade des États-Unis en 1998 qui avait tué 220 personnes.
Paul Mackenzie et ses coaccusés ont été inculpés en début d'année. Ils devront répondre de plus d'une dizaine de chefs d'accusation dont meurtre, terrorisme et torture sur enfant. Le procès pour terrorisme devrait démarrer le 8 juillet.