À Tripoli, les participants au Forum organisé mercredi 17 juillet 2024 sur les migrations disent vouloir miser sur le développement dans les pays africains de départ pour limiter les migrations irrégulières.
Les participants représentants 28 pays et institutions ont décidé de mettre en place « un groupe de travail ». Il devra « définir les projets de développement prioritaires dans les pays africains de départ de migrants », mais il n'y pas de feuille de route plus précise et pas de budget annoncé non plus.
En ouverture du forum, le Premier ministre libyen avait insisté sur cet axe du développement L'objectif, selon Abdelhamid Dbeibah était de « formuler une vision unifiée pour renforcer coopération et coordination entre pays concernés [...] dans l'économie et le commerce ». La rencontre, dans sa présentation, visait à sortir d'une logique uniquement sécuritaire alors que la Libye est régulièrement pointé du doigt par les ONG pour les violences qu'y subissent les migrants.
Le Premier ministre libyen a aussi réitéré le refus de « tout projet d'installation définitive » des migrants en Libye. Le ministère de l'Intérieur a récemment évoqué la présence de « près de 2,5 millions d'étrangers » en Libye sur une population de 7 millions d'habitants, dont « 70 à 80% entrés de manière illégale ».
Présente à Tripoli, la cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni a parlé de la nécessité de coopérer avec les pays africains et de combattre « avec une approche multilatérale le trafic d'êtres humains ».
Accord entre Libye et Tchad et sécurisation de la frontière
Présent également, le président du Tchad, Mahamat Idriss Déby, avec lequel Tripoli a signé en marge du forum un accord pour le recensement des ressortissants tchadiens présents en Libye et pour des rapatriements volontaires. Selon les termes de l'accord, une aide logistique et financière sera accordée aux tchadiens optant pour un retour volontaire dans leur pays. Ils suivront un programme d'accompagnement pour une réinsertion au Tchad. Enfin, un comité commun sera formé pour superviser l'application de l'accord.
Selon le gouvernement libyen, la question de la sécurisation de la frontière longue de 1 200 km entre les deux pays a été discutée, lors de la réunion entre le président tchadien et le Premier ministre libyen. Au moins cinq mouvements politico-militaires tchadiens comptant des milliers de combattants stationnent dans le sud de la Libye, à la frontière du Tchad. Leur présence est toujours une source d'inquiétude pour Ndjamena.