Afrique de l'Ouest: Reprise de la coopération militaire entre Niamey et Abuja - Une décision salutaire qui doit en appeler d'autres

Le chef d'état-major des armées du Nigeria, Christopher Musa

Une nouvelle page s'est certainement ouverte dans les relations entre le Niger et le Nigeria qui, on le sait, sont restées glaciales depuis le coup d'Etat du 26 juillet 2023 qui a fait tomber le président Mohamed Bazoum.

En effet, ce qui était inimaginable à une époque encore récente, vient de se produire entre les deux voisins ouest-africains. Il s'agit d'une délégation nigériane de haut rang qui a été accueillie le 28 août, à Niamey. Une délégation qui était conduite par le chef d'Etat-major général des Armées du Nigeria, le général Christopher Musa, celui-là même qui faisait partie des grands défenseurs de la force militaire de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), qui avait pour mission de déloger les putschistes tombeurs du président élu au Niger.

Visiblement, les deux pays ont enterré la hache de guerre. Puisqu'ils viennent d'insuffler une nouvelle dynamique dans leurs relations bilatérales. En effet, à en croire un communiqué du ministère nigérian de la Défense, Niamey et Abuja ont décidé d'acter la reprise de leur coopération militaire après plus d'un an d'interruption liée au putsch de juillet 2023. Face au péril sécuritaire qui perturbe la quiétude de leurs populations respectives, les deux Armées ont fait le choix d'unir leurs forces en dépit des divergences politiques qui existent entre les deux capitales.

C'est dans l'entente cordiale que nos pays réussiront à relever le défi sécuritaire

C'est une posture qu'il faut saluer en ce sens qu'elle participe de la décrispation entre les deux voisins. Elle pourrait surtout s'avérer payante dans la lutte contre les groupes armés terroristes, notamment Boko Haram et le grand banditisme. On ne le dira jamais assez. Nul n'est à l'abri de l'hydre terroriste qui ne cesse d'étendre ses tentacules dans la sous-région.

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Ce fléau qui constitue aujourd'hui, un vrai défi à relever pour les dirigeants africains voire du monde, impose la nécessité d'agir en synergie d'actions. En effet, c'est en se donnant la main et dans l'entente cordiale que nos pays réussiront à relever le défi sécuritaire. En tout cas, le Niger et son voisin nigérian viennent de donner l'exemple.

Et il faut espérer que cette «réconciliation» entre Niamey et Abuja ouvrira la voie à une autre, notamment celle entre Niamey et Cotonou. Au fait, ces deux capitales entretiennent, elles aussi, des relations complexes depuis le soutien affiché du Bénin à une intervention militaire de la CEDEAO contre les auteurs du coup d'Etat qui a renversé le président Bazoum. Des efforts de décrispation ont été menés.

Mais ils peinent encore à produire des résultats, puisque les frontières nigériennes restent toujours fermées au Bénin malgré l'appel du pied des autorités de Cotonou. C'est une situation qui va à l'encontre de l'esprit de l'intégration et de l'union africaine tant prônées pour une Afrique unie, solidaire et prospère. En tout cas, la pluie du terrorisme bât déjà ces deux pays, si fait qu'ils ne devraient plus passer le temps à se battre entre eux. Car, leur désunion ne profite à aucun des deux, sauf à leur vrai ennemi commun qu'est l'hydre terroriste qui y trouve son compte et qui voudrait les voir toujours divisés.

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